La Fouine vs Laouni
Attention, critique assassine mais je vais tenté d'être correct.Déjà, l'album se veux être (à en croire la démarche et les critiques) en avance musicalement sur son temps (comme pour damn et les...
le 15 juin 2022
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1855, c'est le nombre de jours écoulés depuis la sortie du dernier album de Mr Duckworth en 2017. C'est d'ailleurs dans la première phrase qu'il prononce sur son nouvel album.
1839 jours c'est le nombre de journées qui se sont écoulées depuis la naissance de mon unique fils. A sa naissance, j'étais en pleine écoute de DAMN. Nous sommes restés quatre jours et trois nuits à la maternité, je restais dormir sur place dans un lit de camp militaire miteux et inconfortable au possible. Mais l'essentiel c'était que j'étais avec eux. Je ne m'étais seulement accordé qu'un aller-retour par jour pour aller me doucher et rapporter un repas un peu plus appétissant à ma femme que celui servit à l'hôpital. Sur les 20 min de trajet, DAMN. était mon album. Et comme dans le livre "Haute Fidélité" de N. Hornby, s'il faut choisir un morceau de musique à chaque moments importants de notre vie; celui lié à la naissance de mon fils c'est le track "GOD.". Pour conclure sur cette anecdotre un poil longue, 302 jours après DAMN. nous sommes avec ma Femme à l'accor hotel arena de Paris pour le DAMN. Tour. Et Kendrick à la fabuleuse idée de conclure son inoubliable show avec GOD... On s'enlace avec ma femme, et on pleure, de joie, de bonheur, de tout... Inutile de préciser que Kendrick Lamar fait un peu partie de la famille depuis ce jour là !
1855 jours après DAMN. je me réveille à 6h00 du matin, je n'arrive plus à dormir. Je suis beaucoup trop excité de me lever pour m'isoler avec mon casque, le visser sur mes oreilles pour écouter ce nouveau disque de Mr. Duckworth ! Je m'étais déjà levé vers 2h00 du mat' pour soulager ma vessie, stimulée par mon impatience, tout en vérifiant sur spotify si l'album n'avait pas déjà été uploadé (sait-on jamais) !
Mr. disappointment :
186O jours après DAMN. j'avoue être au départ assez mitigé sur ce Mr. Morale & The Big Steppers. Le concept : K. Dot nous propose d'écouter sa thérapie pilotée par sa Femme, son cousin Baby Keem, Eckhart Tolle (dans le rôle du Psychiatre) et Kodak Black. J'avoue ne pas saisir l'intêret de l'omniprésence de ce dernier dans ce projet. Je regrette que Kendrick cède à cette mode de faire "hoster" son album par un autre rappeur. Solange avait déjà eue cette idée en 2016 sur "A Seat At The Table" en invitant Master P pour servir de liant à ses morceaux. Kodak Black avec tout le respect que j'ai pour lui n'a pas inventé le fil à couper le beurre. C'est un "mumble rapper" borderline qui ne marquera probablement pas la musique avec sa discographie... Je suis également déçu que la prod d'Alchemist sur "We cry together" soit utilisée comme musique de fond d'une dispute déjà vue à la "Kim" d'Eminem... Ce beat est démentiel, mais j'aurai rếvé d'un vrai couplet bien saignant dessus ! Frustrant ! Au rang des déceptions également, la présence de Ghostface Killah sur "Purple Hearts". Il est invité sur la prod la moins intêressante du projet. C'est sans relief et mon excitation première avant de demarrer le son en voyant le "feat. Ghostface Killah" a rapidement fait pschittt ! J'ajoute "Count me out" à la liste des morceaux moins inspirés avec ses mauvais relants de Kanye post "My Beautiful Dark Twisted Fantasy"... Pour continuer avec les déceptions, même si la prod. est super efficace, "Silent Hill" est vraiment fade. C'est du Kodak Black quoi. Cela aurait pu être un son de Lil Uzi Vert, de Playboy Carti, ou Future. Mais qu'est-ce que Kendrick fout la dessus ? Qu'est ce que ça fout sur son album le plus ambitieux ? La dernière petite faute de goût est pour le morceau Mr. Morale, trop brouillon, production trop ostentatoire qui frôle avec les sons du style des Black Eyed Peas période Fergie (et dieu sait que j'ai détesté ça!).
& The Big Entertainers :
Après plusieurs écoutes, quelques jours de gestation, des pages de lyrics et d'analyses dévorées cet album reste vachement audacieux et minutieusement préparé malgré ses défauts énumérés précédemment. Difficile de lister tout ce qui est interessant dedans tant cela est dense. Disons que le fil rouge thérapique est bien ficelé ce qui rend ses interludes intérressants (et c'est assez rare dans un disque de Rap). Que les temps forts sont dans le désordre :
-Father Time avec un somptueux refrain de Sampha où K. Dot fait la Morale à tous les Papas en herbe en les exhortants à faire mieux que leur géniteur.
-Auntie Diaries est une merveille d'orchestration et de mixage qui aurait pu se trouver sur Random Access Memory des Daft Punk tout en narrant son approche de la question très actuelle du genre à travers l'histoire de sa Tante Mary-Ann/Dimitrius.
-Mother I Sober est beau et introspectif, c'est le morceau où Kendrick lâche tout ce qu'il avait mis sous le tapis. Le titre est magnifié par ce doux refrain tout en sobriété réconfortante de Beth Gibbons de Portishead.
-N 95 vec son cousin Baby Keem, qui reste un "banger* ego-trip" efficace et indissociable à un bon disque de Rap.
-Savior qui est un autre banger*, mais plus fin et mieux travaillé encore, accompagné des choeurs et ad-libs** savoureux de Sam Dew (inconnu au bataillon pour ma part).
-Crown avec un simple combo Piano voix entre Kendrick et Timothy Duval où son mantra est le relativisme. Il s'exprime grosso-modo sur ce qu'est le poids des attentes placées en lui à la fois en en tant qu'artiste et que messager "messianique" de toute une communauté.
Le reste des titres sans vouloir m'attarder dessus (car j'ai sommeil et j'ai encore du mal à rattraper ma quasi nuit blanche du 1854 ème jour après DAMN.) est plutôt pas mal mais reste moins intéressant en terme de production musicale en particulier. Surtout si on les compare légitimement à ses albums précédents...
Je conclu donc que ce cinquième album de Kendrick Lamar fut plutôt très plaisant. Néamoins, je ne sais si je le chérirai autant dans mon coeur que les 3 précédents (section 80 reste le moins marquant car forcément moins de moyens on été mis dedans) qui restent je pense au dessus sur divers aspects. C'est curieusement son disque le plus varié musicalement mais le moins bien produit (excepté section 80 encore une fois...). Mais comme toute oeuvre complexe qui à mis du temps de gestation, laissons-lui nous aussi; un peu de temps. Une thérapie se fait sur plusieurs années.
*Banger = Morceau de rap dont la ligne instrumentale donne envie de danser.
**Ad-Libs = Ce sont ces sons, mots ou onomatopées que les artistes prononcent parfois entre deux couplets ou à la fin d'un morceau.
Créée
le 16 mai 2022
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