Nirvana nous offre un de ses plus beaux récital le tout dans une ambiance de funérailles (bougies et lumière tamisée). Probablement un adieu précurseur de Kurt Cobain qui se suicidera quelques mois plus tard.
Tout d'abord, il faut situer le contexte. Nirvana est le groupe précurseur du style Grunge : cheveux sales, jeans troués, guitares désaccordées et drogue à profusion. C'est bien ce style qui a fait de Nirvana un des plus grand groupe de sa génération en commençant par le célèbre SLTS. La question qui se pose avec ce MTV Unplugged, est de savoir comment va se comporter le groupe et plus particulièrement Kurt Cobain qui habituellement hurle en concert jusqu'à se déchirer les cordes vocales et casse ses instruments pour terminer au plus tôt ?
Musicalement, le groupe prend tout le monde à contre-pied que ce soit le public mais aussi MTV car un seul tube est choisi pour ce concert (Come as you are). Le choix des chansons est réalisé selon la volonté de Kurt Cobain de ne pas vouloir crier ce qui justifie la présence de chansons comme Dumb, Polly ou All Apologies. Exit les SLTS, les Rape me ou les In Bloom. Les reprises concernent des artistes appréciés par Kurt Cobain comme les Vaselines, David Bowie ou les Meat Puppets.
Ce concert a permis aux fans de se rendre compte que Nirvana n'était pas seulement un groupe "Grunge" mais également de super artistes capables de faire un concert entier sans guitare électrique et sans percer les tympans des voisins. La possibilité de dégager une aussi forte sensibilité dans un concert était une corde à leur arc qui restait insoupçonnée.
La chanson qui clôt le concert, Where did you sleep last night (reprise de Lead Belly) résume l'état d'esprit de la soirée : une balade mélancolique et poignante, qui exprime toute la douleur de Kurt Cobain sur fond de guitare acoustique.
Alors certes, quand on est fan de ce groupe, on aime le Nirvana "Old age" des premières heures et ses guitares désaccordées, mais on aime aussi ce groupe capable de nous offrir des morceaux sublimes et apaisants tels que "Oh me" ou "The man who sold the world".