Kanye West a un melon gros comme ça. Tellement gros que je me demande comment il fait pour passer une porte. Mais ça ne suffit pas la pastèque. A la pochette du disque rouge et or, avec des illustrations débridées dessus, on se dit que non seulement il a le melon, mais en plus, il a mauvais goût. On essaie de lire les titres sur le dos du disque, et on ne voit rien. Le texte c’est un fouillis de lettres dorées entrelacées et mélangées, qu’on ne comprend rien, et c’est à l’image de l’album. Beaucoup de bruit, beaucoup de lumière, en pleine gueule dans ta face, et aucun sens de la nuance.
Un max de samples, un max de featuring : Jay-Z, Rick Ross, Nicki Minaj, tout le Wu Tang, Barack Obama, si il avait été libre ce jour-là. Ça fait une production de luxe. Heureusement, car ça donne l’impression que les morceaux sont énormes, mais rien ne ressort, à part l’intention, et les deux ou trois choisis pour faire la promo, comme par hasard. Monster, Runaway…Il sait s’entourer, c’est sûr, mais les beat sont passe-partout et mécaniques. Comme tous les albums de rap récents, ça s’écoute d’une oreille distraite, et ça ne marque pas plus que ça. Tous les rythmes pareils, avec une overdose d’instruments. Il a des problèmes de riche Kanye, il ne sait pas faire de choix. Plus de synthés, plus des cordes, plus des boîtes à rythmes, plus de…sons, plus de timbres, plus de son.
Monster, a le mérite d’être énergique, et Nicki Minaj est marrante. Runaway fonctionne car le morceau samplé, devait sûrement être bon à la base. Ensuite, rien de plus que du déjà entendu, et re-entendu. Du toc en stock, la prod de luxe ne sauve pas de tout. Les dollars encore moins. En fait, je voulais lui donner une chance, mais Kanye m’a ennuyé. Et le DVD qui accompagne son disque, est encore plus explicite quant à son melon. Il veut à tout prix être le nouveau roi de la pop, on le sent, et lui il sait très qu’il n’y arrivera pas, il le sait. Reste le super ego, et la posture de vedette.
Album de 2010 ? Merde. Depuis son phénoménal succès des années 90, le Hip Hop n’a pas bougé d’un pouce, immobile depuis dix ans. Et cet album n’en est que le vivant exemple, un de plus. Quand la créativité s’efface, devant la production standardisée, le packaging de super marché, et la « success story commerciale ». Mauvais artistiquement, mais très vendeur sur le marché.
Quoi ? Ce…truc a eu five mics dans The Source ? Je rêve ! On me raconte des cracks ? Ah non, c’est vrai. Ce magazine est de plus en plus à chier! Et le sticker mis pour faire « gansta », PARENTAL ADVISORY EXPLICIT CONTENT, ça fait longtemps que ça n’impressionne plus personne.