Kid Ink, rapper californien de 27 ans, lance en 2014 My Own Lane, son 2e album en 3 ans. Celui-ci profite sans doute d'une bien meilleure promotion que son premier, Up & Away, puisque non seulement il s'est classé en troisième position du fameux Billboard 200 (#1 du Billboard Hip-Hop/Rap albums) mais il est également mandataire de la première fois que j'entends parler de son auteur et de sa musique.
Alors, première impression ? Galvaudé. J'avoue ignorer tout d'Up & Away ou de ses éventuels mixtapes, mais sur My Own Lane, Kid Ink officie sur un terrain maintes fois foulé. Le lead single Show Me en témoigne bien: le titre allie beat façon club, refrain ver d'oreille et collaboration hip-pop friendly en la personne de Chris Brown. Entre tout ça, Kid Ink semble transparent. Oh, bien entendu, on l'entend rapper ça et là, mais la production signée DJ Mustard prend le pas sur les qualités éventuelles du rapper et en ressort finalement un morceau calibré pour les radio stations que n'aurait pas dédaigner un Flo Rida, par exemple.
Show Me n'est certes qu'un morceau sur 18 mais cette impression de déjà-entendu et de d'effort pour plaire ne quitte que trop rarement My Own Lane. La première partie n'est que ça alors que la seconde, un tantinet moins anonyme, est tout juste ordinaire. Lorsque Kid Ink finit par s'affirmer à la mi-parcours, on constate qu'il n'a finalement pas grand chose à dire et que sa façon de le dire est encore plutôt ordinaire, sans être foncièrement mauvaise.
On remarque alors pourquoi cet album se vend aussi bien en ce début d'année. Kid Ink peut être relativement nouveau sur la scène "populaire", il ne change rien à la formule qui a fait le succès de tant avant lui (Flo Rida, will.i.am., Chris Brown, Wiz Khalifa, etc.). Un mélange de pop, de hip-hop, de club et un peu de rap grand public, le tout sous une bannière peu menaçante, sorte de gangsta des centres d'achat. On comprend également pourquoi la première partie EST la première partie du disque: le mec s'en sort plutôt mal sorti de ses beats gentils. Il aurait dû se cacher derrière ce DJ Mustard sur plus de titres. Cela n'aurait en aucun cas donné un rendu meilleur mais au moins My Own Lane aurait eu une identité, commerciale certes mais une personnalité tout de même. Malheureusement, les errements du californien vers la moitié des plages témoignent d'un manque flagrant de volonté, de mesures et d’individualité.
Manque de talent ? Là-dessus, je ne me prononcerai pas, n'ayant pas entendu autre chose de Kid Ink, comme je l'ai déjà dit. Par contre, My Own Lane est à oublier pour qui rechercher du bon rap. Deux morceaux pas mal, tout de même : Rollin' et Bad Ass (avec Meek Mill et Wale).
Note : l'album a éré critiqué à partir de la version deluxe iTunes. Les termes "moitié d'album" et la nombre de pistes peuvent donc décaler de la version standard.