Avec pas moins de 6 albums sortis entre 1996 et 2006, Xzibit s’est construit une discographie aussi dense que complète avec des projets reflétant parfaitement les différentes étapes qui auront marqué sa carrière artistique. Celui qui était juste à ses débuts un rappeur underground de la scène de Los Angeles est devenu rapidement à la fin des années 90 l’une des figures les plus populaires du rap game en intégrant le cercle très fermé des proches de Dr. Dre et Eminem. Depuis la sortie de son dernier album en date ‘Full Circle’ en 2006, X To The Z a été très discret sur le plan musical préférant donner la priorité à sa carrière cinématographique qui prendra un coup de boost suite au succès international de l’émission Pimp My Ride qu’il animera sur MTV de 2004 à 2007. Cet album ‘Napalm’ marque donc le grand retour d’Xzibit aux affaires, et si les grands moments de sa discographie sont certainement derrière lui, j’espérais bien retrouver au minimum la consistance affichée sur ses 6 premiers projets.
Comme tout bon fan je ne peux que me réjouir en retrouvant cette voix et ce flow si captivant, et quand ce côté vocal est associé à de bonnes prods, on obtient exactement ce qu’on voulait retrouver de cet artiste. Que ce soit ce ‘State of Hip Hop vs. Xzibit’ d’ouverture orchestré par Beat Butcha ou les 2 morceaux suivant ‘Everything’ et ‘Dos Equis’ produit par Rick Rock, rien est à jeter dans ces 3 titres sur lesquels on retrouve cette vibe West Coast essentielle à un morceau d’Xzibit réussi. Avec ‘1983’ et ‘Meaning Of Life’ on a encore là des morceaux prenants comme sait si bien le faire Alvin Joiner depuis ses débuts, des titres très personnels sur lesquels on croise des discours de Trena Joiner (sa mère) et d’un membre de l’armée Américaine avec le sergent Shilo Harris. Derrière les 2 invités cités précédemment qui apportent une signification particulière à leurs morceaux respectifs, il y a une brochette beaucoup trop large d’autres guests qui malheureusement restent totalement anecdotique. Excepté ce ‘Louis XIII’ produit par Dr. Dre avec King T et le crew Tha Alkaholiks, les autres collaborations n’ont rien de mémorable et à mon avis l’album aurait certainement gagné en efficacité à être un peu moins ouvert en featuring.
Je ne vais pas cracher sur des titres comme ‘Movies’ (avec The Game, Crooked I, Slim The Mobster et Demrick) et ‘Killer’s Remorse’ (avec B-Real, Bishop Lamont et Demrick) mais après 6 ans d’absence j’aurais préféré entendre plus de morceaux solo d’Xzibit à la place de posse cut comme ceux là. L’album brasse large, peut être un peu trop, passant de morceau comme ce ‘Forever A G’ sortie tout droit du catalogue de Wiz Khalifa à un ‘Napalm’ sur explosif dont j’ai encore du mal à me faire un avis définitif, pas ce que j’apprécie le plus sur ce projet tout comme ce ‘Enjoy The Night’ fatiguant. Je me retrouve plus dans des titres comme par exemple ‘Gangsta Gangsta’ (DJ Chill à la prod, hell yeah !), ‘Spread It Out’ et ‘I Came To Kill’, tous assez efficace. Ce LP ‘Napalm’ est au final un résumé assez fidèle de la carrière d’Xzibit avec tout ce qu’il sait et aime faire, mais j’aurais certes bien aimé un peu plus de tri dans cet album qui a ses longueurs (18 morceaux et 16 featuring). Tout ceci permettra certainement aux plus jeunes de découvrir un de ces artistes marquants, ce genre de projet à mettre à part dans une carrière comme ça qui s’est arrêté pendant 6 ans. En tout cas un retour qui fait plaisir à mes oreilles même si ce n’est pas le plus grand moment Hip Hop de cette année 2012.