1987, année de sortie de Never Let Me Down, les Buggles ont depuis très longtemps chanté leur unique mini tube. Ils avaient eu totalement raison, de nombreuses stars sont bien mortes écrasées par la vidéo. Mais on s'en fout. D'abord parce qu'on a rien à foutre de ce qu'ont pu chanter les Buggles. Aussi parce qu'on a finalement obtenu un rapport plus direct avec les artistes, et quelque part c'est mieux. De toutes façons, on a vécu ça, et tant pis pour les groupies hystériques qui s'arrachaient les cheveux en chialant et en criant le nom de la Star, sans savoir pourquoi. Il restera les autres, celles qui savaient pourquoi .. Et en 1987, les autres, elles se régalent.
Car à cette époque, Bowie se sent bieeeeeeeen. Comme jamais il ne s'est sentit. Il est désormais celui qu'il avait toujours rêvé devenir. Enfin !
Il y a eu cette grandiose tournée mondiale. Il était aussi une vedette majeure du grand Live Aid Concert.
Il est complètement clean. Il sait bien que son dernier album n'était pas top, mais aussi qu'il l'avait bâclé car il avait la tête ailleurs. Le cinéma, la peinture... En paix avec lui même et les autres, il estime qu'il n'a plus rien à prouver. Même au cinéma il ne se trouve pas si mal, dans des films pas si mal non plus... Ses rides sont discrètes, élégantes, il les aime. Il vit là ses Golden years.
Il se sent tellement bien, qu'il veut faire la Fête ! Et il vous y invite avec cet album ; Heureux qu'il est comme un Major Tom enfin sorti de sa bulle qui aurait nouvellement conquis la terre.
Et les autres sont heureuses avec lui.
Sachez tout de même qu'il ne sera pas toujours facile de faire cette fête avec lui tout au long de cet album.
Ce sera même franchement compliqué durant les morceaux Beat of Your Drum, Never Let Me Down ou Too Dizzy...
Mais il y a Day In Day Out. Il est si content de nous avoir enfin écrit, et être capable de nous chanter un rock simple, sans artifice(s) bowiesque(s), qu'il est comme un gosse, très fier devant les autres de sa classe, les Iggy, les Lou, les Mick... Fier d'y être enfin parvenu. Ce morceau est en effet une merveille.
Elles (celles décrites plus haut) partagent donc ce bonheur avec lui. Ce morceau pour une fête avec Bowie, pensez donc..
Vous parviendrez certainement aussi à vous réjouir sans problème grâce à des bijoux comme Glass spider – Shining Star – New York in Love – Time Will crawl - '87 and Cry - et - Bang Bang…, des joyaux, sans aucun doute possible, ciselés par le maître. Le genre de came qu'elles reconnaissent uniquement grâce aux vibrations caractéristiques dont elles sont avides.
Malgré le succès, on lui reprochera la naïveté de cet album.
Qu'à vouloir tenter de faire comme les autres il était devenu personne.
On lui a expliqué comment les 7 dernières années traversées avaient simplement fait de lui un ... ringard.
Bowie vieux et ringard ! Sa musique naïve ! Lui qui aime bien se moquer gentiment du p'tit Moby son voisin de pallier à NYC, le p'tit Moby avec sa musique sympa mais un peu « hypnotique », ce qui l'amuse tant. Et qui laisse chaque fois Moby tout ému et intimidé. Alors on l'imagine mal se plaindre.
Il ne se plaindra pas. Mais il n'a pas compris.
Elles n'ont pas compris non plus...
Il se retira, devint plus sombre, plus amer, plus instable, comme sa musique ; on lui avait ôté cette énorme confiance qu'il avait toujours eu en lui. Sa musique ne sera plus jamais si joyeuse, il se contentera désormais de nous la livrer rapidos sans plus trop chercher à la partager.
L'envie ne sera plus la même après cette veste.
Les troupeaux de groupies hystériques ont disparu, une transhumance en fait. Restent seulement les autres.
Je souhaite bien sûr être le dernier à évoquer sans vouloir amuser les minus de la musique qu'étaient … les Buggles !
BANG BANG ... SHUT UP !!!