Un album de rock signé Placebo dans la pure tradition Placebo (guitares saturées, chant nasillard, touches électro par ci par la, chœurs, romantisme, mélancolie) avec un Brian Molko cheveux noirs corbeaux, allure svelte... 50 ans paraissant en avoir 30.
Comme si....tout avait été figé depuis 20 ans.
Au vu de l'état de la musique actuel, est-ce un mal ?
Alors évacuation tout de suite la seule vraie faiblesse de cet album : les paroles (du moins la plupart du temps). Entre banalisation de la drogue, des idées du style "on va tous crever et c'est bien fait pour nous les méchants humains", ou encore "Im bored of your caucasian Jesus", Molko nous fait un petit étalage d'un gauchisme ringard dont on lui pardonnera volontier, d'autant que certaines pistes comme The Prodigal ou la jolie poésie Sad White Reggae relèvent grandement le niveau.
Étonnant de régularité, sans aucun temps faible, "Never let me go" nous offre même des titres rock épiques qu'on avait pas entendu de la part du groupe depuis trèèès longtemps (le Sonic youthien "Hug", le musclé "Twin demons") malgré leur veine tentative sur l'immonde "Battle for the Sun" de 2009.
Mais aussi de splendides ballades qui auraient eu sans problème leur place sur "WYIN" en 1998, mention spéciale au chef d'oeuvre "Went Missing".
Et puis bien sûr les chansons dans le pur style Placebo comme le délicieux et romantique "Beautiful James", qui en d'autres temps aurait tourné en boucle sur les ondes et dans les playlists d'une jeunesse qui aimait encore le rock.
Finalement un de leurs meilleurs albums, ça valait le coup d'attendre autant.
Très solide.