Bon on parle d'un monument là. Ceci étant dit, c'est pas celui que j'écoute le plus régulièrement depuis quelques années ("Unplugged in New York" a pour moi aujourd'hui l'équilibre parfait entre la voix brute de Kurt et la douceur - oui douceur - des mélodies du groupe). Mais Nevermind est, comme pour beaucoup, un album très important pour moi. D'ado à adulte, son écoute a régulièrement révélé de nouvelles sensations, d'une piste à l'autre.
Bien sûr, il y a Smells like teen spirit, dont l'écoute occasionnelle provoque toujours ses petits frissons, mais il est évident que c'est un album qui s'écoute dans son ensemble, dans lequel on perçoit la naïveté d'un Kurt Cobain qui épure son son (à l'aide d'un Butch Vig qui le convainc notamment de doubler sa voix "parce que les Beatles le faisaient"), qui rend ses mélodies tellement "pop" au sein de ses élans de déflagrations vocales qu'en résulte un album immédiatement "populaire", dans le bon sens du terme. En le sens où il a permis la révélation d'une force brute, partie trop tôt, vraisemblablement à cause de sa popularité justement. Réécouter Nevermind aujourd'hui, c'est prendre conscience des débuts de la tragédie qui se tramait, derrière cette voix qui donne tout, en toute naïveté, avec un talent de dingue.