Officiellement l'album le moins créatif de toute l'histoire du rock
Note moyenne : 8/10. Ce doit sûrement être une merveille ! J'avais pour habitude de trasher Nirvana, mais c'était sur la seule base des quelques singles qui tournaient en boucle à la radio depuis ma prime jeunesse, et surtout par esprit de contradiction avec la culture rock d'aujourd'hui. Alors je me suis dit : "vas-y, écoute-le et fais une chronique dessus, histoire de vraiment savoir de quoi tu parles." Et je l'ai fait.
Tout d'abord, replaçons un peu ce disque dans son contexte. Nirvana était un acteur majeur de la scène grunge de Seattle, en plein essor au début des années 1990. Nevermind est son deuxième album et à cet époque, le groupe évoluait sur la scène underground de sa ville d'origine. C'est cet album qui a fait de Nirvana un groupe de renommée mondiale. C'est son magnum opus, si je puis dire.
Alors, commençons par l'évident. La production est satisfaisante, l'album est correctement mixé, on entend tout très bien. Bon point.
Maintenant, la qualité technique. Nirvana ne vole pas tellement haut, mais le mouvement grunge s'affiche clairement comme une réaction à toutes les starlettes à la noix que le glam a pu engendrer à la fin des années 1980, et qui dit "aller contre le glam" dit "dépouiller sa musique de toutes les fioritures de frimeur". Très bien. En attendant, Nevermind contient certains des solos de guitare les plus mauvais que j'ai pu entendre de ma vie : balancer trois notes dissonantes au pif et faire joujou avec le vibrato de son instrument n'est pas pour me satisfaire. *soupir* Enfin, on ne peut reprocher à un musicien de faire des expériences avec son instrument, n'est-ce pas ? Allez, on met ça dans les "défauts subjectifs".
Bon, dans Nirvana, il y a un bonhomme qui chante, aussi. Justesse approximative, hurlements peu convaincants, voix mal posée... Rien ne saurait me faire classer Cobain dans les "belles voix" de la scène musicale (catégorie dans laquelle je mets aussi bien des cantatrices que des grunters bruyants et poilus). Non, vraiment, ça, c'est difficile à pardonner.
Et maintenant, le plus important : la composition. Et c'est là que j'ai l'impression de me faire voler. Deux rythmes. Quatre accords. Un couplet, un refrain, les mêmes sur tous les morceaux. Au total, pas plus de 5 riffs sur tout l'album. C'est bien simple : Nirvana a écrit une chanson, puis un set de paroles par titre, en changeant vaguement le tempo et un accord par-ci, par-là. Une telle paresse créative mérite le pilori. L'orchestration, de qualité médiocre, ne saurait racheter cela. En prétendant aller chercher la simplicité, Nirvana donne honteusement dans la facilité. Si Nirvana n'avait pas rencontré le succès, j'aurais mis 5/10. Mais le fait que le groupe ait pu gagner des millions de dollars avec aussi peu d'idées et d'efforts me révulse.
Verdict : 2/10. Probablement par esprit de contradiction.