Quelque chose a dû m'échapper
En sortant du cinéma, j'avais l'impression d'avoir passé un bon moment. Puis j'ai discuté avec d'autres gens, et j'ai pris conscience de la vanité de ce film ("vanité" étant ici le substantif de "vain", et non celui de "vaniteux"). Au final, il n'y a pas grand-chose dans cette comédie dramatique, au demeurant honorablement interprétée.
Que vient faire un psychanalyste dans un endroit où il ne peut pas parler ni de cul, ni de rêves, ni de mère ? Les dirigeants du Vatican ignorent-ils de quoi il s'agit ? Que vient faire le divorce dudit psychanalyste dans l'affaire ? Que vient faire un tournoi de volley dans tout ça ? Que vient faire un acteur de théâtre fou récitant du Tchékov ? Comment se fait-il que le Pape, nouvellement nommé et en fuite, se retrouve invité gentiment à la table de tous ceux qu'il croise ?
Ce film ne va nulle part, des éléments scénaristiques prometteurs sont tout bonnement jetés aux orties, et au final, tout le monde repart comme il est venu. Le nouveau Pape ne veut toujours pas l'être, et il ne saura jamais pourquoi, le psychanalyste n'a pas bougé d'un iota, le cardinal réac et psychorigide l'est toujours à la fin, et son collègue déconsidéré et en quête d'approbation le reste. La dernière minute du film est la même que la première, alors, monsieur Moretti : pourquoi m'avez-vous montré cela ? Quelque chose a dû m'échapper, mais j'aimerais que l'on me dise quoi.
Bref, je mets un 5/10 un brin sévère, en n'omettant tout de même pas de signaler que j'ai apprécié les prestations de Nanni Moretti et Michel Piccoli.