New of the World
J’avoue, j’appréhendais un peu cet album. Entre We Will Rock You et We Are the Champions, ces morceaux qu’on a tous entendus mille fois, et cette jaquette qui a hanté mon enfance, j’avais peur d’un album écrasé par son propre poids. Un disque qui vit dans l’ombre de ses hymnes.
Et au final ? Eh bien… je ressors un peu moins bluffé que prévu. Queen sait toujours pondre des titres taillés pour remplir les stades, ça, aucun doute. L’entrée en matière est brutale : We Will Rock You, avec ses percussions martiales, puis We Are the Champions, déclaration d’égo sur une ballade grandiose. On a compris, les mecs, vous êtes là pour régner.
Mais une fois passée cette ouverture iconique, on se demande où est passée la folie Queenesque. Sheer Heart Attack secoue bien avec son énergie punk (et c’est amusant de voir Queen s’essayer à ce genre), mais on est loin des envolées baroques de l’ère A Night at the Opera. Heureusement, Spread Your Wings relève un peu le niveau : une belle ballade portée par John Deacon, qui prouve une fois de plus qu’il sait écrire autre chose que des hits funky.
Puis, comme d’habitude, Brian May et Roger Taylor insistent pour pousser la chansonnette. Et comme d’habitude… ça ne marche pas. Fight from the Inside et Sleeping on the Sidewalk sont oubliables. Non pas qu’ils soient mauvais, mais Queen sans Freddie Mercury, c’est comme un feu d’artifice sans explosion. On attend, et puis… rien.
Heureusement, la deuxième partie de l’album sauve l’ensemble. It’s Late est une masterclass, une de ces pépites sous-estimées où la guitare de Brian May brille autant que la voix de Mercury. Et pour finir, My Melancholy Blues nous prend à contre-pied avec une ambiance jazzy inattendue, tout en retenue. Comme un dernier clin d'œil avant de refermer l’album.
En résumé, News of the World est un album carré, efficace, mais qui manque de surprises. La production est impeccable, la puissance est là, mais où sont les expérimentations folles ? Les harmonies théâtrales ? Queen prouve qu’ils savent faire du rock, mais ici, ils jouent un peu trop la sécurité. Bon album, mais pas de quoi me faire tomber de ma chaise.