Nine est le neuvième projet, comme son nom l'indique, de Blink-182. Après California, Skiba reste dans le groupe aux côtés de ce bon Hoppus et ce fieffé filou de Barker.
J'ai une profonde affection pour cet album car c'est un peu un album paumé, qui veut plaire à tout le monde, reconquérir les fans (alors que ces derniers harcèlent les membres pour faire revenir l'ancien membre Tom Delonge), les non-fans (qui avaient été séduits par California), le producteur (John Feldmann, qui veut la musique la plus lisse, la plus "dans l'ère du temps" possible) et enfin, les membres du groupes.
Skiba rentre encore plus dans le processus de création et cela s'entend. Déjà parce que sa voix se prête superbement bien à l'énergie de Blink mais aussi parce que le membre d'Alkaline Trio apporte un peu de rock, voire de l'emo ! Black Rain en est un excellent exemple, Dark Side est un single efficace bien qu'un tantinet répétitif et No heart to speak of déboîte un maximum de mâchoires (bien que l'on regrette que la musique ne soit pas entièrement chantée par ce dernier). Les autres membres ont aussi leur moment de bravoure, notamment Barker qui brille toujours autant (nan mais sans déconner, vous avez vraiment écouter l'outro de Remember to forget me ?).
Alors qu'est-ce qui cloche ?
Plusieurs petites choses assez... envahissantes.
Déjà, l'album part partout et donc nulle part. Les morceaux n'ont pas de cohérence entre eux, si bien qu'on enchaîne Blame it on my youth et Generational Divide en se demandant si le groupe n'est pas porteur d'un dédoublement de personnalité souhaitant nous adresser un message subliminal. On passe de morceaux très pop comme I really wish i hated you (envisagé au départ avec Miley Cyrus, quelle infamie) à des morceaux on ne peut plus rock comme No heart to speak of. Si bien qu'on voit plus un aspect mixtape qu'un album à proprement parlé.
L'autre problème est la production des morceaux. Surproduits. Mal mixés. On distingue mal la teneur individuelle des instruments (la lead guitare par exemple, qui semble étouffée de deux mains à chaque fois qu'un morceau commence, la pauvre). L'exemple le plus exhaustif de ces deux remarques est pour moi le morceau Heaven. Chouette base mais qui est agrémentée d'une bouillie auditive et la présence du synthé dans le dernier segment de la musique est une belle idée mais mixée de façon à rendre sourd un muet.
Ce que j'aime est donc plus le squelette de l'album que sa chair, son idée que son exécution. Je le réécoute souvent par plaisir et pour déceler, à travers cette merde de production/mixage, le bijou en or que je m'étais promis de ne plus égarer.