J'ai toujours bien aimé Kim Deal, pièce maîtresse des Pixies qui sans elle, pour moi, tournent à vide aujourd'hui mais aussi à la tête des très bons Breeders. La tension autant que la complémentarité entre elle et Black Francis était la clé des Pixies. Elle avait quitté une 1ère fois le groupe en 93 (virée par un fax du leader, délicat...) puis après une belle reformation qui leur avait donné un succès que le groupe n'avait jamais connu jusqu'ici, elle était encore partie en 2013. Pourtant sa présence était bien essentielle comme contrepoids à la personnalité dévorante et autocratique de Francis. C'est en 2024 qu'elle sort enfin son 1er album solo, à 63 ans aujourd'hui , eh oui, il n'est jamais trop tard! "Solo" sur la pochette d'accord, mais elle s'est tout de même entourée de sa soeur jumelle Kelley, de Jack Lawrence des Raconteurs ou de Raymond McKinley de Teenage Fanclub, Un album plein d'énergie, "juvénile" pourrait-on dire (avec les défauts qui vont avec) et surtout très varié (peut-être un peu trop à mon goût), partant dans de nombreuses directions au risque d'égarer l'auditeur ou l'auditrice en cours de route. Elle mélange par exemple des mélodies assez intemporelles, pop (“Coast”, “Are You Mine?”, “Nobody Loves You More”, le morceau d'ouverture qui commence avec une guitare douce d’abord appuyée par des cordes, puis par une fanfare entière !) et des morceaux plus bruts, plus rock, qui rappellent forcément les Pixies à l'image de “A Good Time Pushed”, “Disobedience” (ma préférée de l'album, sans doute pas un hasard et qui va donner en concert, c'est une évidence). Aux manettes, Kim retrouve son complice de (très) longue date Steve Albini. J'ai eu du mal à être totalement séduit sur la longueur, peut-être en attendais-je un peu trop. Pour moi, la séduction n'agit que ponctuellement, d'où ma note correcte mais sans plus (et j'ai réécouté l'album 3 fois en me disant qu'il fallait peut-être lui laisser un peu de temps).