Publié à l'origine sur www.sonotone.ch

Quand on fait un deuxième album, on est attendu au tournant – surtout si, comme Jack Tatum, on a produit un premier disque aussi génial que Gemini (2010). Mais quand on s’appelle Wild Nothing et que l’on est apprécié pour ses pop-songs nostalgiques et brumeuses (entre les Smiths, Field Mice et M83), l’important surtout, c’est de ne pas changer sa formule. «Attendu au tournant» s’avère donc une expression d’autant plus galvaudée ici, que la route était tracée toute droite, sans gros risque de se prendre un platane. Nocturne est donc très semblable au précédent – peut-être un peu plus midtempo, en rythme de croisière en somme – et contient quelques magnifiques chansons comme Midnight Song, la glorieuse Nocturne, une Disappear Always hypnotisante, la délicieuse mélopée de Only Heather. Tatum conduit peut-être au GPS, mais pas au pilote automatique. L’homme sait la différence entre bonnes et mauvaises chansons. Et quand il en croise une bonne sur sa route, il ralentit toujours pour la faire monter dans sa Benz ’86.