Nuit après nuit, Kælan Mikla s'immisce encore plus dans la tête, dans l'esprit. De ce groupe existant depuis 2013, les trois jeunes muses islandaises aux allures de moires oniromanciennes se glissant dans votre sommeil, soufflant l'air glacé sur votre nuque, chantant dans vos rêves et vos cauchemars, ont un pouvoir d'envoûtement auquel on se laisse volontiers charmer. Encore davantage avec Nótt Eftir Nótt, dernier album en date paru en 2018 (le prochain a été annoncé pour l'année 2021, donc très bientôt).
Quelques années auparavant, avec un titre comme "Kalt", ces trois filles venues du froid donnèrent cette forte impression qu'elles avaient trouvé l'album Pornography de The Cure dans la discothèque de leurs parents avant de se passer "Cold" en boucle. Robert Smith, les ayant remarquées d'ailleurs, les convia à venir jouer lors d'un festival anglais il y a quelques années.
Nótt Eftir Nótt contient neuf titres dont certains saisissent directement au point ne plus pouvoir s'en passer. Il en va ainsi pour "Gandreið" en plage instrumentale et contemplative d'ouverture, de "Hvernig Kemst Ég Upp?", de "Skuggadans" qui interpelle par son étrangeté mélodique et la pièce maîtresse qu'est "Nótt Eftir Nótt" accompagnée d'un clip faisant très Blair Witch.
Difficile d'échapper aux baisers givrés de ces sirènes de la nuit nous emmenant dans une dimension surnaturelle à la fois féérique et inquiétante.