J'ai un vrai problème avec Vald. Il représente une bonne partie de tout ce qui peut me déplaire dans le paysage du rap français actuel. Ayant souvent tendance à privilégier les textes aux prods et étant assez peu réceptif aux influences Dirty South sauce hexagonale, il représente finalement une des rares exceptions (avec Butter Bullets) que je me surprends à apprécier.
Le fameux single Bonjour est à ce titre le meilleur exemple de titre que j'ai de tout coeur envie de détester, que ce soit pour sa frustrante répétitivité ou plus généralement la qualité de ses lyrics à peine digne d'une cour de récré remplie de collégiens. Et pourtant je ne peux m'empêcher de l'écouter encore et encore, d'en rire avec mes potes au point que ça finit par devenir une sorte de référence du moment. Et ce n'est pas le seul titre de Vald, que ce soit sur cet album (Selfie, Poisson,...) ou ailleurs (Ecailles), qui me procure cet effet. Une sorte de plaisir coupable en somme.
D'autres titres tels que Urbanisme, Quidam ou Ogre laisse par ailleurs espérer un réel potentiel plus sérieux.
Ce qui fait la force de Vald, c'est aussi son personnage déluré et son côté "jemenfoutiste". Il n'a de cesse de clamer qu'il fait de la merde mais qu'il fait finalement ce qu'il veut, et j'ai envie de croire à sa sincérité, bien qu'il y ait sans doute une part de jeu/calcul et qu'il sait déjà bien jouer avec les médias. Même s'il s'en défend, l'analogie avec le Eminem des premières années est d'ailleurs assez flagrante, dans une version modernisée, plus adaptée au jeune public français. Certes, Vald n'est pas prêt d'écrire un Rock Bottom, mais on retrouve toute l’irrévérence et la fougue qui fit le succès du natif de Detroit à la fin des années 90.
En bref, je ne peux décemment pas mettre plus de 6 à NQNT 2 en restant un tant soit peu objectif, les carences restant nombreuses. Mais dans la mesure où je prends quand même un réel plaisir à l'écoute, je me dois de lui mettre quand même une note au-dessus de la moyenne.