Jam Session

Encore une fois, le rodage est loin d'être au point. Même si, on à ici un album riche en exploration et découverte.

      Bien qu'en 1981 l'album obtiendra des ventes similaires à son prédécesseur, de nos jours, celui ci ne fait plus grand bruit. L'aillant moi même oublié, il n'est ni dans ma bibliothèque, ni sur ma liste d'achat. Et pour cause, peu de morceaux mérite des éloges. 1 an après un premier "petit" succès, producteurs comme artistes ont bien compris le potentiel de ce style inédit, il est maintenant temps de s'ouvrir, et d'essayer chacun de son côté d'apporter quelque chose de concret.
      L'ensemble, terriblement brouillon et figé dans son temps est désintéressant. Il passera très vite à la trappe, surtout avec ce qui arrive 2 ans plus tard... Pourtant, à l'échelle d'une carrière, je pense que l'oeuvre est essentielle.
      Pour la première fois depuis leur formation, chaque membre s'exprime comme il veut, comme il le peut, comme il le ressent. Un piano sauvage apparaît, The Edge explore les arpèges et Adam (la basse) Clayton s'impose dans beaucoup de morceaux. La critique faite au premier album concernant la monotonie n'a plus raison d'être ici. Bono ne se charge plus d'occuper la scène à lui tout seul et n'a plus besoin de guider les autres, pour la première fois, le monde entend un groupe. Chacun apprend à connaître ses forces comme ses faiblesses. Mais encore une fois, peu sont les morceaux structurés et juste.
      Ironiquement, les textes présents ici ont l'air d'exprimer pleinement la galère du groupe pour trouver les mots justes. Bono demande à "Gloria" de l'aider à trouver les bonnes paroles, tandis qu'a la toute fin de l'album, une chanson se nommera "Is That All ?". Dans l'ensemble les histoires touchent autant qu'elles le peuvent, chacun pourra y insérer une interprétation ou une partie de soit. Comme quoi, inspiré ou non, le leader semble apprécier s'exprimer quoi qu'il arrive.
      Une écoute somme toute agréable pour certains morceaux, mais lassante dans son ensemble. Tout ici dirigera le ressenti de l'auditoire vers un arrière goût de bœuf entre potes.
      October est une transition. Peut être que le court passage de cette carrière ne méritait pas un enregistrement et aurait pu être passé sous silence. Dans ce cas on serait passé d'un renouveau en 80, à un chef d'oeuvre en 83. Seulement, on apprend pas sans essais et ratages. Ce test était concluant, et a servi au groupe.

Comme pour se consoler, Bono demandera sa femme en mariage 1 an plus tard.