Les Small Faces, un groupe que l’histoire n’a pas retenu et qui pourtant vaut le détour. Ces gueules d’anglais sixties ont eu leur succès à l’époque et pour d’obscures raisons ne sont pas passés à la postérité, mauvaise distribution ? Possible. Des Beatles funky, leurs morceaux pour la plupart se fondent dans la masse des titres de l’époque, on devait surement les entendre à la radio et les confondre avec d’autres groupes plus connus, à leur grand malheur. Un morceau pourtant a percé, Ogden's Nut Gone Flake, souvent utilisé dans des pubs, on l’a d’ailleurs entendu dans une des bande-annonce de GTA V.

On peut pas nier l’évidente similitude avec les Beatles bien qu’ils se démarquent de leur compères par une approche parfois plus funky, les deux leaders, Steve Marriott (futur Humble Pie) et Ronnie Lane étaient des personnages importants du mouvement musical londonien des Mods avec les Kinks et les Who. Les Mods c’est un style de vie, une mode de l’époque, souvent des jeunes de bonnes familles s’habillant de façon extravagante, vivant de façon hédoniste de danse, fête et de drogue avec pour préférence les amphétamines. Ils organisaient souvent des rallyes de scooters à l’époque se terminant par des fêtes dans des bars et des pubs où on se bastonnait avec les rockers. Un film culte couvre cette période : Quadrophenia. Le mouvement s’essoufflera dés 1966 et sera remplacé par le psychédélisme et les hippies fortement influencés par les acides, le Flower Power et le Summer of Love qui sonnent le glas du modernisme comme mouvement de masse.

C’est l’époque de la British invasion, y’a des mecs avec des chemises de bûcheron et des pantalons moule bite qui viennent chercher leur pain chez le boulanger du coin et on adore ça. C’est remarquable cette inventivité qui caractérise l’Angleterre, ils lancent des modes alors qu’ils se trouvent isolé sur une île, ils doivent toujours se distinguer des autres, ça agace mais au fond on aime bien ces gens fous. Une folie douce et créatrice.
On s’occupe ici d’un best of du groupe, Here Come the Small Faces, compilation reprenant la crème des morceaux et on retrouve avec joie des titres qu’on avait entendus au hasard d’une radio : Lazy Sunday qu’on aurait pu confondre avec d’autres groupes, similitude frappante avec les Beatles, the journey, the hungry intruder où on reconnait une des marques de fabrique du groupe : des enregistrements de voix qui nous racontent des histoires dans un anglais du fin fond de Londres. Déjanté l’album l’est à cent pour cent, un peu comme la plupart des albums de l’époque qui sont enregistré on peut l’imaginer dans un état second, sous drogue ce qui donne souvent le meilleur mais aussi le pire.

Enfin si vous aimez cette époque, les tenues extravagantes, les enregistrements faits à l’arrache et la drogue, cet album est fait pour vous. Il rend heureux, on a envie de s’amuser, de faire des conneries.
Shanks-le-roux
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le 26 oct. 2013

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