La plus grande particularité de cet album, qui rebute l’auditeur lors des premières écoutes, c’est qu’il n’y a pratiquement aucune répétition. Normalement, dans une oeuvre musicale, on peut identifier des phrases musicales qui sont reprises plusieurs fois au sein d’un même morceau (comme un riff, un couplet ou un refrain) ce qui permet à l’oreille de s’habituer aux mélodies du passage réitéré, et donc à l’auditeur d’apprécier le morceau dès la première écoute. Ce n’est tout simplement pas le cas dans Omnio.
Cela dit, on se laisse vite envoûter par les ambiances mystiques et dépaysantes dégagées par cet album.
Le chanteur et la chanteuse (à l’extraordinaire tessiture) clament tout au long du disque, avec une emphase hallucinée, une sorte de poésie romantique en prose. Si les paroles ne sont pas toujours compréhensibles, elles ont une puissance évocatrice qui complète les tableaux ébauchés par la musique.
Un violon, une basse très audible et des sons de guitare déformés grâce à un travail méticuleux (sur la réverbération, entre autres) accompagnent nos deux voix lyriques dans ce voyage étrange qui ne finit pas de m'intriguer.
Omnio reste constant dans la qualité, mais requiert un effort de décryptage et d’imagination de la part de l’auditeur. Il faut s’imprégner de ses mélodies gothiques, de sa littérature, de sa pochette (une forêt crépusculaire il me semble), du nom des morceaux.