Omnivium par Marc Poteaux
Honte sur moi, je suis totalement passé à côté du premier album d'Obscura, pourtant (apparemment) un chef d'œuvre de death progressif, encensé par la presse internationale. Il faut dire qu'en terme de metal extrême, ce n'est pas vers l'Allemagne que se tourne le plus souvent mon regard. Bref, trêve de mauvaises excuses, me voici donc en face d'"Omnivium", deuxième acte (ou troisième, le tout premier, sorti dans une confidentialité complète, venant d'être remasterisé et sorti du placard) de ce quatuor. "Septiagint" déboule, et je suis déjà sous le charme ; parties acoustiques, grunts, voix death se rapprochant de celle de Michael Stanne, technique irréprochable, et basse bien sonore, le titre est plutôt long (plus de 7mn) mais passe comme une lettre à la poste. Les autres ne sont pas en reste, même si "Ocean Gateways" est un peu en deçà avec son côté plus balourd. A part cette petite faute de goût bien vite éclipsée, "Omnivium" est une tuerie du début à la fin, monstrueux de technicité, de virtuosité et de feeling. Compromis parfait entre techno-death old school, revival death à la Dark Tranquillity de "The Gallery" et death moderne hyper-technique, Obscura a vraiment tous les atouts pour s'installer durablement au panthéon des meilleurs formations du genre. Ajoutez à cela leur effort pour se démarquer encore un peu plus (voix claires vocodées ou plus gothiques ça et là, amenant une ambiance plus étrange), et vous tenez là un futur classique, un disque complexe, brutal et intelligent, mais jamais fatigant. Enfin, sachez que sur la version deluxe de l'album, vous trouverez une reprise du "Concerto" des trop vite oubliés Cacophony, exécutée (on n'en doutait pas) de main de maître. Quel talent !