Omsk
7.8
Omsk

Album de Nits (1983)

Un disque charnière dans leur carrière

Les Nits ont depuis leurs débuts en 1974 pas mal fait évoluer leur style, d’abord sous forte influence beatlesienne («The Nits » 1er album), puis de plus en plus new wave (« Tent ») voire cold wave sur « New Flat » et « Work ». Si on résume, ils n’avaient pas encore trouvé leur voie/voix et cherchaient leur style. Ce qui va les faire évoluer et les faire se rapprocher d’un certain succès grand public, ce sont 2 évènements. D’abord, le bassiste Alex Roelofs le groupe, remplacé par la légende du clavier, et ex-requin du rock progressif Hollandais Robert Jan Stips (fondateur d'un groupe Hollandais légendaire, inspiré de la scène de Canterbury: Supersister); ensuite le groupe, reconstitué autour du piano raffiné et des claviers brillants de leur nouveau musicien, part en tournée dans toute l'Europe. Ils en sont revenus transformés, décidés à rendre compte en musique de tout ce qu'ils ont entendu et vu. Le métissage des musiques va devenir une évidence (pop, rock, folk au sens large…) ; le mélange des langues devient une constante dans leur œuvre, les Nits s’affirment comme un groupe qui va enfin se réclamer d'abord comme une formation européenne ; on peut ici entendre, non seulement de l'anglais (« Tons of ink », « Springtime coming soon », « A touch of Henry Moore ») du français (« Jardin d'Hiver »), de l'italien (« Nescio », le mini succès de l’album, encore joué pour la tournée de leurs 50 ans en 2024). La new wave des albums précédents s’éloigne, et c’est l’arrivée de Stips qui l’explique : le groupe explore de nouvelles contrées et repousse ses frontières, ce qui laisse entrevoir le son unique de ce groupe hors-pair, avec l’utilisation de la guitare acoustique ou électrique, aux synthétiseurs, en passant par des mandolines, dulcimers (instrument médiéval de la famille des cithares !) mais aussi des ondes Martenot, quel éventail !!! Le son balance en permanence entre les expérimentations synthétiques à la limite des sons industriels (« A touch of Henry Moore », pas la plus évidente des chansons pour commencer un album), d'éléments de musique concrète bien intégrés dans la structure narrative (« Springtime coming soon », une belle illustration de l'élégance des compositions de Stips, en même temps que de son originalité totale), et les beautés acoustiques du piano à queue et des guitares. Le membre fondateur du groupe, Michiel Peters, a du mal désormais à trouver sa place dans les Nits et restera dans le groupe jusqu’en 1985. Son départ était somme toute compréhensible mais il réussit à offrir 3 morceaux dans cet album, « Unpleasant Surprise », « Spirits Awake » et « The Cold Eye » mais c’est bien Hofstede qui signe « Nescio ». Avec cet album, ça y est, on peut dire que les Nits s’affranchissent de leurs influences qui depuis 10 ans étaient encore perceptibles et deviennent peu à peu un groupe absolument unique qui allait avec les albums suivants se diriger vers un certain succès commercial.

JOE-ROBERTS
7
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le 26 févr. 2025

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