Compliqué d'abordé l'oeuvre de cet artiste, réservé dans la case de "ceux qu'on connais sans vraiment connaitre" puisque Jun Fukamachi n'est pas le porte étendard de ce qu'est la "City Pop". Mouvement musical découlant du rebond économique nippon pendant les années 60 jusqu'aux années 80. Ce qu'ont pourrait comparé aux 30 glorieuses en France, tant ce pays meurtrie après la seconde guerre mondial a su, lors des années de Guerre Froide, s'imposé comme une des économies incontournable dans le monde. Surpassant les pays du vieux continent économiquement, et d'une certaine manière culturellement. Entre brassage culturelle forcé et adoption d'une nation a une "American Way of Life", la City Pop demeure le style qui embrassera parfaitement cette ambivalence entre culture occidental et culture japonaise. Avec comme caractéristique de créer des arrangements plus complexe mais gardant un coter accessible, partant de la musique méthodique des Beach Boys au Disco funk électrifiant et dansant de Earth Wind & Fire. Et dans l'équation: Jun Fukamachi.
Associé beaucoup plus dans le jazz et dans la musique électronique "On the Move" dénote du style de l'artiste, et pour cause !
L'album est une vu d'esprit: Celui d'un japonais qui part au USA découvrir et accomplir le rêve américain. Débutant son périple par l'atterrissage de son avion, surement bien éreinté par son voyage mais excité par ce qu'il voit: L'AMERIQUE !
Enfin son rêve se concrétise, candide face a ce qu'il admire, "On The Move" est le regard de l'artiste sur un pays tant adulé, autant fantasmé. Mais sur place tout n'est pas comme dans les films. La tension dans les rues sont palpables si on y tend son regard. Après tout, le rêve part quand ça tourne au cauchemar, ainsi que celui ci quand le rêve revient, cet album l'incarne parfaitement. De la frénésie au calme inquiétant, ou du calme apaisant a Central Park au rythme interminable de Time Square, "On the Move" est l'illustration sonore de ce que Jun imagine de la Grande Pomme.
Tout dans ce projet est démesuré. Des cuivres dans le titre éponyme, de la basse groovy dans "Letter To New York" ou l'ambiance polardesque dans les deux titres "Departure In The Dark" le projet nous transporte dans cette ville, la main tenu, par Jun traversant la mégalopole et nous guidant dans ce qu'il souhaite nous montré, ou nous faire entendre.
Pour cela, la maison de disque Alfa et Jun n'ont pas hésité à mettre les moyens. La quasi totalité des musiciens sont d'origine américaine. Du saxophoniste Micheal Brecker au batteur Steve Gadd, de la basse fabuleuse de Will Lee et des solos tranchant de guitare de Barry Finerty. "On The Move" est un album joué par des musiciens de l'Oncle Sam, et le ressenti à l'écoute est d'autant plus appuyé par les choeurs chaleureux des 5 choristes et parfois chanteurs lead qui parsèment de leurs timbres unique une bonne partie du disque. C'est une véritable démarche d'authenticité qui est fais et un effort louable tant la mise en place d'un dispositif tel a du (je n'y été pas mais imagine le tout) couté à l'artiste. Mais le résultat est là !
J'aime a pensé que si Supertramp été un groupe japonais, ils auraient fais ce que Jun Fukamachi a produit: "On the Move".
J'y vois moins la critique consumériste, plutôt une forme d'admiration plus critique voir cynique sur l'Amérique (en ce qui concerne les Supertramp) alors que Jun nous donne a divertir, sur ce pays qui semble si proche, et pourtant lointain pour le nippon qu'il est.
Un disque que j'aime réécouter, seul ou à plusieurs, à partager comme à gardé jalousement. "On the Move" est pour moi le meilleur album de l'artiste (même si Quark est gardé bien au chaud dans mon coeur). Entre Jazz et Funk, joie euphorique et mélancolie nocturne. Il est, et demeura, ce que la City Pop a pu nous offrir de mieux et de mémorable.