Lâcheté et mensonges
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On ne devrait jamais oublier les génies, surtout lorsque, comme Kevin Rowland, ils nous ont offert une musique aussi mémorable que celle de "Searching For the Young Soul Rebels" ou de "Too-Rye-Ay". Et tant pis si, ensuite, ils se sont mis minables et sont devenus une sorte de honte nationale. Car le génie, à la différence du simple talent, ça ne s'use pas, ça ne disparaît pas. Il suffit juste du bon concours de circonstances pour que ça brille à nouveau : quand débute "One Day I'm Going To Soar", l'évidence st là, tout de suite aveuglante, et il est difficile de retenir ses larmes ! La voix, la démesure de l'âme ("soul" que ça s'appelle, et c'est un truc que toutes les Adele du monde ne comprendront jamais...), la tempête soulevée par les instruments, les jambes qui démangent alors que le cœur bat déjà la chamade. Bon dieu, que c'est bon, Dexys (même sans les Midnight Runners...!), comment ça rachète d'un coup tout un pan du rock, et aussi de la variété, qui s'autorise sans honte à nous faire du chantage aux sentiments ! Majestueux, cathartique, profond, splendide, bla bla bla, tous les épithètes sont de nouveau de rigueur, et ce d'autant que les textes d'un Kevin Rowland en pleine auto-analyse ne déparent pas. Oui, on se dit qu'on tient LE chef d’œuvre de 2012... jusqu'à ce qu'on perçoive les faiblesses de "One Day I'm Going To Soar" : il manque une ou deux chansons "supérieures" qui puissent servir de porte drapeau à l'album, certains morceaux s'éternisent par trop, Kevin a tendance à se répéter dans son apitoiement sur sa vie amoureuse en ruines, l'album dans son ensemble ne se renouvelle pas assez pour que l'auditeur ne finisse pas par s'enliser un peu... Oui, tout cela est vrai, et du coup, on passe à côté du grand œuvre dont on aimerait annoncer au monde la naissance... Mais, peu importe, même avec un album un peu imparfait, le génie est là. Ne passez pas (encore une fois) à côté ! [Critique écrite en 2012]
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Créée
le 24 févr. 2013
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