Mardi soir, très tard (ou mercredi très tôt), rentrée de Paris en Noctilien. Finir d'écouter l'épisode 8 bonus de Metal Bla-bla : fait. Réécouter "From Beyond" d'Enforcer, fait. Du coup faut bien finir le trajet, et je lance donc cette nouvelle sortie de Tankard. Typique du groupe ça : c'est le genre duquel tu n'attends VRAIMENT rien de spécial. J'avais téléchargé et mis l'album sur mon mp3 en sachant bien que c'était histoire de dire que je m'intéresse aux dernières sorties, aux groupes un peu discrets (et dont tout le monde se fout un peu), et que si je l'écoute, c'est vraiment que j'ai rien d'autre à me mettre sous l'oreille.
De plus, je me suis jamais intéressé au groupe, le seul album que j'ai écouté étant le "Chemical Invasion" en 87 (et c'était pas mal). Autant dire qu'il m'est impossible de remettre l'album dans le contexte d'une discographie. Du coup j'arrive vierge sur cet album, ne m'attendant pas à une grosse surprise, mais je laisse les choses venir.
L'approche est assez difficile je dois dire. Ça joue compact, c'est sur-blindé de guitares et de double pédale, la prod est sourde, ça fait l'effet parpaing dans la gueule. Et pourtant... Passé cela, la première moitié de l'album se révèle assez bonne, avec quelques touches mélodiques bien éparpillées ici et là qui permettent d'aérer les chansons (la ligne de guitare et le refrain d'Arena Of The True Lies, l'intro de Syrian Nightmare et son lick de guitare, le court solo de "Don't Bullshit Us" qui relève le niveau de la chanson), des refrains qu'on se met vite à chantonner (Pay To Pray, One Foot In The Grave) et des chansons courtes qui renvoient un sentiment d'efficacité. Passé les 5 premières chansons donc, on se dit qu'on tient peut-être un 7/10, le genre d'album correct qui donne envie de se plonger dans le reste de la disco du groupe. Mais bon, si je fais ce genre de transitions, c'est que vous vous doutez bien que le reste...
Bah c'est plutôt mauvais oui (je vous avais averti). J'ai complètement décroché de l'écoute tellement ça puait le pilotage automatique, les chansons torchées à la va-vite pendant les sessions. Les inconvénients de la première partie de l'album sans les avantages. Par exemple, les refrains de "The Evil That Men Display" ou de "Secret Order 1516", ce sont des refrains de thrash? Vous vous voyez gueuler ça dans votre piaule ou en concert? Moi pas. On sent pourtant une envie de faire quelque chose à partir de la matière brute des chansons (la plupart des soli sont corrects), mais la mayonnaise ne prend pas.
Enfin, on remarque que les mecs ont l'air d'avoir arrêté les références permanentes à la bière (ce qui traînait depuis... le début. C'est un euphémisme de dire que le groupe est connu pour ça) ! Ça parle (un peu) de géopolitique ("Syrian Nightmare", vous vous en doutiez), "Sole Grinder" qui tape sur les organisateurs de tournée, et j'ai bien aimé le refrain de "One Foot In The Grave" qui ironise sur la situation, probablement vécue par les membres du groupes, d'arriver à un âge proche de la retraite, et de ce que cela implique (pension...). Ça change !
En bref, une agréable première moitié, une décevante seconde, c'est moyen tout ça. Et dire que certains classent Tankard dans un hypothétique Big Four of Teutonic Thrash Metal... Ce n'est pas avec "One Foot In The Grave" qu'ils le méritent alors.