"One Site Fits All" est pour ma part le meilleur album de Zappa ,c est également son dernier avec les Mothers .
Cet album est une période de transition pour Zappa qui signera de son nom le reste de sa discographie.
Avec la période des Mothers se clôt également une démarche qui a entrainé Zappa de son 1er album à celui-ci, et qui consiste en une appropriation de tous les styles et des genres, non pas pour les imiter mais pour constituer une matière première la plus complète et riche possible.
Toujours dans une optique de transgression et de remise en cause des formes musicales ,car ce qu'il crée c'est sa forme a lui.
Cet album est la consécration de ses années de modes de fonctionnement et de recherches :
Une musique puissante, subtile et fine, qui utilise les différents styles tout en s'en affranchissant pour crée son propre style et sa propre musique, une musique réellement libre !
Elle pose les bases d'une nouvelles vision de la musique (pour ma part elle a vraiment bouleversé ma manière d'écouter la musique et de la concevoir). Au niveau des instrumentistes c'est un des albums dans lequel je ressens le plus une réel osmose entre les musiciens (en ce sens aussi cet album n’égale pas le reste de son œuvre). Les Mothers ont fortements évoluées en 9 ans, et du premier au dernier album, à part Zappa, aucun musicien n'a demeuré dans l'équipe ; ce qui fait également, au passage, la richesse et la diversité de cette période.
Ici on sent vraiment que Zappa a trouvé l'équipe parfaite. Le résultat en est un son incroyablement homogène, bien que également dû à un travaille studio millimétrique, et une énergie vraiment forte qui se dégage de chaques morceaux.
Cette équipe est constitué de :
- George Duke au synthé' et au chant, dont les solos, jazzy, sont
vraiment excellents.
- Ruth Underwood au vibraphone et aux percussions, qui joue sur
certaines pistes des parties d'une monstrueuses virtuosité.
- Napoleon Murphy Brock au chant, saxophone ténor, et flute
traversière, dont la voix puissante apporte une énergie soul et
funky.
- Chester Thompson a la batterie et au chant, son jeu et le son de sa
batterie fonctionne parfaitement avec les autres instrumentistes.
- Tom Fowler à la basse ; un jeu très efficace et groovy.
- Deux amis à Zappa, et excellents musiciens, apparaissent également sur
l'enregistrement : Johnny Guitar Watson, blues man très respecté de
Zappa, apparait au chant sur San Ber'dino et Andy et boost
considérablement ces deux morceaux, ainsi que l'harmonica de Captain
Beefheart (amis de longue date et membre fondateur de "Captain
Beffheart & The Magic Band" dont Zappa a produit certains albums) qui
fait une furtive apparition dans San Ber'dino.
- Pour finir, la voix rauque de Zappa et surtout ses solos de guitares
qui font preuves d'une imagination et d'une finesse très particulière
et qui lui confère ce jeu si personnel et reconnaissable.
En ce qui concerne les morceaux :
- L'album commence par Inca Roads une ballade hypnotique, qui, en
quasiment 9 minutes, propulse l'auditeur dans un univers riche et
varié (complètement "zappaien"). La grande partie du morceau provient
d'un live a Los Angeles de 1974 (sortit plus tard sous le nom de "The
Dub Room Special" ou "A Token Of His Extreme"). Le morceau a été
toutefois retravaillé et overdubé. Le solo de guitare n'a pas été
enregistré en studio, et est issu d'un live a Helsinki (live
d'ailleurs excellents, présent sur l'album "You Can't Do That On Stage
Anymore 2"). Ce solo qui a été coupé à certaines parties s'intègre
parfaitement au morceau.
Pour ce morceau comme pour le reste de l'album, on peut noter un très subtil travail de son, de timbres, d'instrumentation et une parfaite cohésion (on peut noter la virtuosité de certaines parties et notamment au vibraphone et aux percussions).
Can't Afford No Shoes est un court morceau d'un peu plus de deux minutes qui contient plusieurs ambiances un peu rock'n'roll, voir parfois un
peu country, des voix légèrement loufoque et des choeurs chaleureux, qui renforcent un passage harmonique puissant, et qui se termine par une conclusion "guitaristiquement bluesy shred". Bref, un petit morceau sans prétention mais qui a de la gueule !
Sofa No 1 Dès les premières notes, l'ambiance d'un morceau purement instrumental, dont l'évidente classe et la puissance qui s'en dégage semble couler de source, donne une sensation d'apaisement. Puissant voir épique, on est toujours en attente du feu d'artifice finale, qui ne viendra qu'a la fin mettre un point d'apothéose au morceau (fortement conseillé : la version de l'album "Zappa In New York" ).
Encore une fois les premières notes de Po-Jama People nous plongent
dans une ambiance confortable. Le solo de guitare rehausse l'ambiance
déjà très groovy et en dégage toute l'énergie. Le chant est ponctué
d'interventions vocales des autres musiciens qui accentue l'effet
frénétique.