Mine de rien c’est déjà le 5ème album des Cunninlynguists en quasiment 10 ans, une discographie des plus appréciées dans le milieu underground avec en point d’orgue le classic ‘A Piece of Strange’ sortie en 2006 qu’il sera extrêmement dur d’égaler. Ce nouveau projet du trio arrive seulement quelques mois après la sortie de l’album solo de Kno et de l’opus en commun de Deacon The Villain & Sheisty Khrist, de son côté Natti a été très discret l’année dernière et fait un retour en force sur ce LP en volant clairement la vedette à ses 2 compères avec des couplets tous aussi marquants les un que les autres (vivement que ce MC nous sorte un projet solo). Continuant sur sa lancée, Kno rap de plus en plus et ce nouvel album est un des projet des CL où le chef d’orchestre se laisse le plus aller à prendre le mic (rien d’handicapant pour moi, je trouve que ça passe bien même si vous l’aurez compris que mon MC préféré du groupe reste de loin Natti).
J’ai encore dans la tête les prods de l’album ‘Death Is Silent’ de Kno qui continue sa petite évolution dans ses beats tout en gardant sa recette initiale qui fonctionne toujours avec ces samples magiques, sur ce ‘Oneirology’ l’univers sonore est moins mortuaire que sur le projet de Kno avec une ambiance plus posé qui colle aussi très bien au concept de l’album (rêves et cauchemars). Ce nouvel opus du trio est porté comme toujours pas des titres phares qu’on ne peut trouver que sur un projet des Cunninlynguists à l’image des ‘Darkness (Dream On)’ et ‘Stars Shine Brightest (In The Darkest Of Night)’ sans oublier la collaboration avec le duo Blue Sky Black Death pour un ‘Enemies With Benefits’ (avec Tonedeff) des plus convainquant. Freddie Gibbs et Big K.R.I.T. participent au diptyque ‘Hard As They Come (Act I)’ et ‘Murder (Act II)’, sur ce premier morceaux Gibbs, Natti et Kno interprètent différents maux de la société (respectivement: crack, alcools forts et SIDA) tandis que sur ce second titre Big K.R.I.T. se prend pour un chef de guerre et Natti joue le rôle du diable.
Comme souvent il faut plusieurs écoutes pour bien ressentir tout ce que nous réserve cet album, ça oscille entre le bon et le très bon comme les titres ‘My Habit (I Haven’t Changed)’, ‘Looking Back’ et ‘Dreams’ (avec Tunji et BJ The Chicago Kid) qui font aussi partie de mes titres préférés en plus de ceux citer plus haut. Si niveau prod dans l’ensemble je préférais le travail de Kno sur son solo, ce ‘Oneirology’ reste un nouvel bon album du groupe qui continue son petit bout de chemin en nous faisant découvrir à chaque fois une facette particulière de leurs personnalités, encore une fois la qualité est au rendez-vous.