Je ne sais pas d'où il vient mais j'ai un profond respect pour ce groupe. Cela fait plus de vingt ans qu'ils exercent, de manière assez régulière. Je les retrouve tous les deux ans et ils n'ont jamais connu un véritable succès, malgré la reconnaissance de leur communauté de fans. Ils ont néanmoins su rester humble, prolifique et discret, à l'image de ce onzième album.
Il y a certes eu une évolution durant toutes ces années, mais en y regardant de plus près, cela concerne principalement la production et l'instrumentation, devenues plus claires, plus propres. Les paroles se sont simplifiées et ont laissé leur importance au chant, un instrument tout à part. Low reste ce groupe qui voulait faire du Joy Division en plus lent, avec un tempo divisé par deux, maîtres secrets du slow-core et de la scène indie 90's.
Il est très dur de tenir l'écoute de tout un album, le côté neurasthénique y'est pour beaucoup mais en même temps, ils le revendiquent. C'est pour cela que pour l'instant, je n'ai pas d'albums préférés, seulement des tubes qui ressortent... "Words", "Time to sleep" ou "Make it stop" (d'une beauté inouïe) (et encore, je n'ai écouté que la moitié de leur discographie).
"Ones and Sixes" est au moins tout aussi bon que les autres. Le minimalisme est toujours présent, et en avançant presque en tâtonnement, on sent les ambiances, la beauté, l'enchantement, les morceaux se créer en même temps que nous les écoutons. Ils nous prouvent comme toujours qu'il en faut peu pour sublimer ; quelques coups de grattes, un beat en accompagnement, des vocalises et quelques atmosphères en fond... rien de plus.
C'est justement ces ambiances qui caractérisent ce dernier album ; froide, mécanique, électrique... le groupe a décidé de baigner leur savoir-faire dans quelques expérimentations machinesques, pas forcément utiles, mais qui donnent cette impression que cet album est leur plus fourni, leur plus abouti, tout en gardant cette nonchalance, cette humilité et ce caractère qui leur est propre.
Chaque morceau est un véritable travail d’orfèvrerie, un diamant qu'ils auraient poli encore et encore jusqu'à ce qu'ils en fassent ressortir toute sa pureté, celle de la musique : des mouvements répétés par le prisme de l’embellissement, des lignes limpides servant les choeurs du couple qui font toujours autant de merveilles avec le temps...
Finalement, je comprends maintenant d'où vient mon respect pour Low. Le groupe sort années après années des albums aussi cohérents les uns que les autres, chiants peut-être mais qui vont jusqu'au bout de leur idées, et je pense que très peu auraient pu tenir aussi longtemps avec un tel univers, maintenant au sommet de la complétude.
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