Je suis de toute évidence le premier qui se lance pour faire la critique bien plus complexe qu'il n'y paraît du quatrième album du groupe à présent internationalement connu qu'est Imagine Dragons. Que l'on puisse les idolâtrer, les haïr, ou être indifférent à leur égard, on ne peut renier le succès grandiose qu'ils connaissent et qu'ils ont du mal à entièrement assimiler... Mais voilà justement leur plus grande force et l'atout principal de cet opus sobrement nommé Origins.
En raison d'une communauté de fans qui s'élargit d'année en année, les Dragons et leur charismatique leader Dan Reynolds se permettent en même temps d'élargir leur répertoire et leur style musical. Ce qui peut, paradoxalement, nous les rendre encore plus détestable ou encore plus géniaux, tout dépend de l'auditeur.
Car s'ils se sont sans aucun doute "commercialisés", Imagine Dragons n'a en rien perdu de sa si particulière fougue (à l'image d'un Dan Reynolds hurlant "I'm gonna make it" sur l'épique Natural ou "Sellout" sur le surprenant "Bullet in a Gun"), de sa sincérité (il suffit de se plonger dans le splendide Love, le tortué Bad Liar ou le poétique Boomerang pour s'en assurer), et de sa douceur. Oui, car n'est-il pas doux de côtoyer ce groupe si particulier, si humain, si attachant, qui semble connaître tout à la fois de nos tourments personnels et universels ? Imagine Dragons nous touche encore une fois en plein coeur en sachant mieux que jamais, la couverture et le titre en témoignent, allier le naturel de leur premier album Night Visions, la puissance émotionnelle du second qu'est Smoke + Mirrors et le (peut-être trop) exagéré Evolve.
Car sur les 15 chansons qui figurent sur Origins dans sa version deluxe que je conseille particulièrement, il n'y en a pas une qui se démarque réellement de tout ce qu'ils ont put faire auparavant, hormis le bordélique Digital qu'il faudra aux auditeurs savoir dompter pour en découvrir toute la singularité. La multiplicité des genres musicaux qui peut parfois surprendre, en passant par de l'électro sur Only ou Bad Liar, du folk sur le tendre West Coast, de la pop cotonneuse pour Boomerang ou Stuck, est savamment utilisée pour emmener l'auditeur dans un maelstrom d'émotions toutes plus contradictoires les unes que les autres sans se gâcher de la douceur unique d'Origins.
Voilà tout le leitmotiv d'ailleurs de celui-ci. Un voyage, une balade dans un monde où les terres nous semblent plus familières que jamais et que nous aimons, et dieu sait que nous aimons, parcourir.
A vrai dire, nous prenons concrètement la place du personnage sur la couverture qui fixe avec intensité ce cercle bleue, symbole tout entier de l'oeuvre. Tout se rejoint, tout finit toujours par revenir tel qu'il est, tout est un ensemble que nous connaissons tous sans en avoir conscience... Mais Origins vous aidera à le réaliser, car il est en sa représentation concrète.
Un grand merci alors à Imagine Dragons d'exister et d'avoir su nous offrir un album fait de sincérité, d'amour, de valeurs et de poésie. Il est la réalisation complète et pure de la musique qu'ils nous ont offert depuis maintenant plus de dix ans... Maintenant, allons voyager, grâce à eux.
Longue vie à Dan, à Wayne, à Ben et à Daniel. Et longue vie à Imagine Dragons.
P.S : Love est probablement la chanson que j'attendais et rêvais d'entendre depuis des années, que ce soit de leur part ou non... Un chef-d'oeuvre fait de toutes leurs qualités... A écouter absolument.
P. S 2 : J'ai commencé à écrire cette critique à l'instant où j'ai (re)lancé l'album, et je l'ai fini à l'instant où celui-ci à prononcer son ultime note... Comme quoi tout finit toujours par se rejoindre.