Remords d'une ombre
Les bras croisés sur son torse nappé de miel, un jeune garçon songe à la mort. Encerclé par des dizaines de mains cramponnées à des stylos, grattant lignes sur lignes avec fureur, il se sent comme un...
le 11 mai 2017
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L'ennui avait glissé en lui, révélant la mollesse de ses formes aux êtres qu'il croisait. Sous son épiderme souillé, un brouillard pateux bouillonnait. Quelques effluves dégoulinait de sa bouche entre ouverte
j'ai besoin d'un putain de fixe électronique, vite! <
Il s'engouffre sans réfléchir dans un magasin de vinyles, le visage piqué de sueur. Des murs sales et tapissés de disques vibrent à son passages, les voilà prêts à s'effondrer sur sa gueule, vite, il lui faut de la came, un truc bien complexe qui l'occupera une bonne partie de la nuit, un skeud qui t'émeut autant qu'il te chatouille les neurones.
Il ne faut pas longtemps à son regard fiévreux pour être happé par une pochette démente, d'une beauté naturelle au gout de catastrophe nucléaire, avec ces trois lettres, tamponnées au foutre :
O S V --> Original Sound Version
les kanjis liquides finissent d'éveiller sa curiosité, va pour cet album d'R23X!
Tracks fulgurantes, accords accrocheurs, bon dieu qu'il rage de ne pouvoir étirer le temps, écraser ses morceaux favoris, s'y cramponner . Mais c'est d'une oreille pitoyablement humaine de junkie à la masse qu'il perçoit l'album, peut-il en saisir toutes les subtilités?
Le pauvre morfle sévère. Le morceau d'ouverture, Cross The Ocean, vient lui cracher son synthé mélancolique à la tronche, sa gorge s'assèche, il lui faut une miette de rivage, un truc auquel se raccrocher. Trouvera-t-il un peu de paix dans les échos détraqués de la voix d'Human Race? Perdra-t-il définitivement la boule au milieu de Metropolis et son rythme fou, vertigineux?
Le crâne troué de copeaux électroniques, la chair mouillée de plaisir, notre type entre rapidement en transe; sa mâchoire claque, ses orbites roule silencieusement - c'est à genoux contre la moquette qu'il termine l'album , 20 minutes plus tard, la langue sèche et rappeuse comme du papier de verre.
Personnellement, la dernière track, Airship, m'a assommée. Si mignonne, dans sa retenue délicieuse, si fragile, dans son enveloppe de synthé stellaire, léchée de toute part par des glitchs discrets et pourtant si redoutable, par sa portée...
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Créée
le 3 nov. 2015
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