Bon, si je ne me mets pas à chroniquer les disques qui passent en bouclent sur mes platines et autres docks, à quoi me servirait SensCritique version musique ?
Donc voilà.
Parmi les albums de cette 2011 figure en bonne place le "Tamer Animals" de Other Lives. Ambiance sonore fouillée et finalement assez rare, extraordinaire richesse de l'instrumentation, très belle production, compositions originales et entêtantes, bref, un ensemble pas loin d'être parfait. Une identité propre, ce qui est suffisamment rare pour être aimé.
Du coup, ni une ni deux, le groupe de Stillwater (Oklahoma) avait avant ce petit bijou, enregistré un premier disque. Toujours un poil inquiet dans ce genre de cas, je décide, après un premier survol, d'acquérir l'objet (oui, je sais, je suis comme ça... Je fais partie de cette vieille garde qui aime tenir un objet physique dans sa main quand il aime quelque chose...).
Le premier album de Other Lives, donc.
Datant de 2009 il est, lui aussi, un petit chef d'œuvre, tout en étant assez éloignée son successeur.
Other Lives (titre éponyme) est d'une beauté classique sublime.
La composition du groupe n'a pas changé d'un disque à l'autre: les cinq membres du groupe oscillent autour d'une structure basse/batterie, guitare, piano et violon, mais ici, l'architecture sonore des morceaux est "classique", dans le sens ou on reconnait chaque instrument pour ce qu'il est est sans que la production n'amène une texture profondément unique, comme le fera le deuxième disque.
Tout est donc académique ici mais parfaitement réussi. Tout est d'une extrêmement belle simplicité dans la forme et d'une superbe complexité de composition.
Ainsi, avec "black tables" nous montre avec une économie absolue d'effet le gouffre qu'il peut exister entre un tâcheron de la chanson française et de véritables artistes, comme les sont Jonathon Mooney, Jesse Tabish, Josh Onstott, Jenny Hsu et Colby Owens. Oui, avec un piano basse batterie et un poil de guitares et violon, on peut écrire une composition limpide, belle sans être sirupeuse.
A l'inverse, "End of the year" constitue la quintessence de ce que j'aime dans la pop, qui fait que ce genre musical demeure celui que je chéris par dessus tout quand ce genre est aussi bien porté: l'art de contenir un grand nombre d'idée mélodique en un temps assez limité (aux antipodes des choses improvisées, par exemple, qui ne sont là que pour ravir leurs auteurs ou les foules en manque d'exploits techniques).
Dans ce morceau, en effet, pas loin de quatre thèmes mélodiques aussi différents que parfaitement enchaînés font de ces six minutes un petit moment de plénitude béate.
Bref, amateurs de pop classeuse et enivrante, n'hésitez pas.
Other Lives, à travers deux albums à la signature sonore assez éloignés, font déjà parti des grands.
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