Une sucrerie pop rock plus mélancolique

Il aura fallu quatre années au groupe islandais pour pouvoir sortir son deuxième et ultime album. Quatre années dans lesquelles Unun a rencontré du succès dans son pays, mais a aussi tourné dans d'autres parties de l'Europe, de l'Angleterre au reste de la Scandinavie, faisant au passage quelques dates en France et en Suisse également.

Peu avant la sortie de Ótta dans les bacs, le groupe voit partir dans la même année son guitariste et co-fondateur Thor Eldon.

L'album est plutôt de ton mélancolique si bien qu'à la chanson d'ouverture, "Orðin Tóm", ça ne sent pas tellement la joie, ce qui semble se confirmer à la traduction d'une poignée de titres. Trahison, désillusion, excès dans une soirée, etc ... Heiða Eiriksdóttir, qui a l'air de s'éclater dans un bus au côté de Dr.Gunni dans une photo du livret, chante d'une voix plus aiguë, si bien que des mauvaises langues pourraient comparer l'organe vocal de la chanteuse à celle d'un détestable chipmunk à l'entente de "Við Við Viðtækið". Mais on peut l'imaginer nous regarder avec ses grands yeux sincères à nous tirer un peu quelques larmes. Et ainsi va se succéder la dizaine de perles de pluie pop rock qui va donner à fuir parfois vers une rêverie de "Mexikó", chanson bluesy et chaleureuse qui contraste avec le plus froid climat islandais. Débutant avec un son de clavecin un peu lugubre, la ballade "Rökkur" nous baigne entre ses violons et son accordéon tandis qu'une engueulade fulmine dans "Sumarstúlkublús", les refrains passant comme des coups de semelle d'une punkette dans les 'cojones' d'un crétin d'homme. Alternant entre tremplin pop rock et explosion techno, "Gærastar" offre de quoi se défouler un bon coup en boîte de nuit, avant que "Dauði Á Míníbar" tire le rideau d'une toute fin de soirée, le soleil de minuit ayant probablement déjà rebondi sur l'horizon depuis un bon moment. Ce dernier morceau laisse deviner (si il y a un rapport) des soirées d'une jeunesse islandaise, avec ce que cela peut comporter entre fêtes et excès, dans les rues de Reykjavík en fin de semaine ou un cœur amoureux (d'une jeune femme) fini en épave sur le zinc d'un bar au bout d'une nuit polaire.

Après une dernière tournée faisant suite à ce second disque, le groupe se séparera. Voilà !