Ce troisième album des Stones annonce ce qui va suivre. On y retrouve beaucoup de reprises, mais aussi une bonne moitié de compositions originales. Cet album me
donne l’impression que les Stones sont partagés entre leur racines blues, leur public de l’époque largement composé de midinettes, et le son plus rock vers lequel ils voudraient aller. Allez j’ose une analyse à la volée : entre Brian, Mick et Keith.
On commence assez mollement, avec Mercy Mercy et Hitch Hike. Et puis on arrive à The Last Time, avec un très beau riff joué par.. Brian Jones.
On finit par arriver au summum de la pop pour midinettes, avec une version live de I’m Allright (avec cris de jeunes demoiselles en fonds sonore) et on se dit que l’écoute va être pénible. Et puis là : l’illumination. 3 notes, ou plutôt 4. Un Si, un Do#, un Ré. Et le silence. Satisfaction, ou l’hymne d’une génération. J’adore le travail du silence sur ce morceau, que Keith Richards maîtrisera comme élément fondamental de ses riffs. La première note s’éteint, à peine jouée. La seconde dure sur tout le temps. Mais parfois, au feeling, elle s’arrête aussi, créant une tension intolérable, un sentiment de chute en avant, qui est rattrapé à chaque fois par les notes suivantes. Je trouve que c’est de Do# sur le deuxième temps du riff qui fait toute la puissance de la chanson. Et puis les paroles, il paraît que c’est important :) L’histoire de ce riff, avec la légende de Keith qui l’enregistre pendant son sommeil, fait aussi partie du mythe des Stones et de son guitariste.
En somme, si on fait abstraction de Satisfaction, qui évolue sur une autre planète, cet album est plutôt proche du 2ème que du premier. Aucune chanson ne se détache vraiment. Mais heureusement pour nous (pour moi en tout cas), les albums suivant seront les héritiers de Satisfaction plutôt que de I’m Allright.