Overtones
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Overtones

Album de Just Jack (2007)

Il faut bien admettre cette réalité, sans l'intervention divine de sir Elton John, Jack Allsopp serait peut-être aujourd'hui l'employé anonyme d'un bureau d'études en design. Explication. En 2002, ce Londonien de Camden, parfaitement inconnu, publie sous le nom de Just Jack un premier album intitulé The Outer Marker. Un petit bijou aux mille facettes éclatantes, salué par la critique, mais dont la carrière s'interrompt en pleine ascension lorsque le label qui l'héberge ferme boutique. Malgré le single Snowflakes, qu'un mash-up génial accouple au Lullaby de The Cure, malgré aussi un remix de Dan The Automator et l'affection que lui portent des passeurs influents comme Laurent Garnier, Just Jack se prend juste une bonne claque commerciale. Elton John aussi se prend une grosse beigne, artistique, au point de clamer partout tout le bien qu'il pense de ce jeunot qui lui rappelle sans doute vaguement ses débuts, à l'époque bénie de Lady Samantha ou de Grey Seal, dans le Londres effervescent des années 60. Lobbyiste musical de premier plan (Scissor Sisters'), Elton demeure l'un des rares vieux dont on écoute encore les conseils, à défaut d'écouter les disques. Inlassablement, il va donc faire gratuitement la promo de Just Jack alors que l'intéressé n'est même pas au courant. Cinq longues années après The Outer Marker, Just Jack publie donc Overtones, un second album bordé de tant de belles rumeurs qu'il risque assez peu de vivre le même cauchemar que le précédent. Mis à part l'extravagant Mika ? qui semble, lui, avoir pour parrain l'autre grande follasse seventies, Freddie Mercury ?, on ne voit pas qui pourrait lui faire de l'ombre et le priver des Glory Days (titre d'un de ses hits en puissance) qui l'attendent.
Jack Allsopp échappe à toutes les statistiques. Il est né en même temps que le punk, il avait des dents de lait à l'époque des Specials, du duvet pendant Depeche Mode et les Smiths, de l'acné sous les Stone Roses. Il préférait surtout le dessin, les arts graphiques, à la musique. Jusqu'au jour où le hip-hop, puis, aussitôt derrière, la house, traversent sa tête d'adolescent comme un typhon aux dégâts irréversibles. Ces planètes' qui ont en fait pour nom Chicago ou Detroit et appartiennent à un système solaire artificiel et futuriste, celui des clubs et des raves, Jack ne se contente pas de les admirer au télescope. Il en devient très vite un habitant actif en tant que DJ, part s'éclater sous des bretelles d'autoroute, dans des hangars, à la pleine lune, ne rentre chez lui que pour faire des boucles, encore des boucles, et finit à la longue par tourner en rond.
Du redoutable single Writer s Block et sa harpe magique jusqu'au morceau caché, Koolaid, qui solde ses derniers comptes avec la house, Overtones papillonne avec style et gourmandise à travers les grandes étapes de la musique des quinze dernières années. On y retrouve par flashs successifs les couleurs du dub spectral de Massive Attack, du hip-folk branleur de Beck, de la pop rêveuse et dansante de Day One, ronde et enthousiaste comme le meilleur de Phoenix (Starz in Their Eyes), un soupçon de l'oxymore Pet Shop Boys ? cette fameuse euphorie mélancolique ?, du storytelling sur fond de paysages urbains façon The Streets, même si, grâce à la diction toujours souriante et onctueuse de Just Jack, ses chansons ont moins l'allure de coupe-gorge que celles de Mike Skinner. De larges emprunts à la soul seventies, au disco classe de Chic ou à l'electro-funk complètent l'éventail des influences de ce disque turbulent et inépuisable. On y trouve même une tendre bossa folk intitulée Hold on Just. Jack revient de loin. Armé de tels bagages, il pourrait désormais aller très loin et ce serait juste juste. (Inrocks)


Jack Allsopp a ce petit côté boy next door qui devrait séduire les minettes et obtenir une très bonne cote de sympathie chez leurs petits amis. Ancien raveur, fan de hip hop et mauvais skater, il a le profil type du lad anglais, celui qui n'est cependant pas nourri essentiellement au rock, et possède une collection éclectique de vinyles chez lui. Évidemment, on songe à Mike Skinner des Streets dans une version moins tough guy, ce qu'a dû remarquer sa major lorsqu'elle a signé ce second album de Just Jack, après une première tentative confidentielle en 2002. Si Overtones possède d'indéniables qualités de fraîcheur et de spontanéité, doublées d'un bon sens du crossover pop/disco/hip hop, il joue un peu dans la cour du politiquement correct, par la naïveté de ses mélodies, et la tendance sirupeuse à glisser dans une production impeccablement léchée à grands coups de groove langoureux. Cela dit, ce n'est pas le cas de tous les titres, dont certains se détachent avec pas mal de panache : le tubesque single Writer's Block, Disco Friends, Hold On et Symphony Of Sirens. Le jeune homme possédant un joli talent d'auteur, il y a donc fort à penser que dans la lignée du succès de la mignonne Lily Allen, son album rencontre un bel écho dans les charts. Dans la catégorie "gentil garçon de l'année", Just Jack figure donc en très bonne place.(Magic) 
bisca
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le 1 avr. 2022

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