Tout est en place, mais il manque l’essentiel. Une direction, et le petit supplément d’âme qui va avec. Très bien mixé, une superposition de sons et de d’idées, mais de façon linéaire, une juxtaposition de timbres, de sons. On sent le truc fait en studio, avec l’horreur des espaces vides, ou la haine du silence, de la respiration, qui pourrait casser le rythme. Pour un album de pop, c’est bizarre. Ça oscille entre pop et rap, et hésite. Ça donne Writer’s Block, morceau typiquement pop anglaise, avec des arrangements Hip Hop. Boîte à rythme, machines, et riffs collés les uns derrière les autres. Le tempo toujours le même, ça agace au bout d’un moment, ça ronronne. Le flow tout le temps le même, ça agace au bout d’un moment, ça aussi. Le mélange chanté-rappé, à la mode, restera décoratif, si ce n’est pas énorme(!) derrière. Et là, on sent une direction artistique pro, mais peu de risques pour sortir des sentiers battus, donc ça ne fait pas décoller du tout. Le résultat c’est que c’est immuable rythmiquement, et que ça ne m’impressionne pas plus que ça. Les chanteurs de la génération Hip Hop, se la jouent crooner, ou story-tellers, mais très peu ont la musique de fond qui va avec. C’est pas évident comme mélange, c’est vrai. Disco Friends où Just Jack est accompagné d’une seconde voix mixée au vocodeur, c’est pas mal. Ça respire enfin. La mélodie est secondaire comme sur tout album de pop contemporain, la boîte à rythme comblera les trous. Mais il y a, Starz In Their Eyes, la vraie raison pour laquelle j’ai acheté cet album. Le seul morceau qui en ait réellement dans le ventre. Très pop-rock, ce morceau, avec un vrai couple basse-batterie, un refrain qui en jette, une vraie mélodie. Et là, les divagations de l’arrangeur sur la deuxième partie du morceau, passent presque inaperçu. Très bon, mais c’est le seul morceau qui reste dans la tête. Le reste est à la hauteur de Writer’s Block. Ça s’en va, et ça ne revient pas.
Ça se rapproche plus de la musique d’ambiance, tellement ça ronronne, que du Hip Hop à la sauce britannique attendue, que moi j’attendais. De la pop lissée avec quelques machines pour faire musique urbaine. Plus on avance, plus l’album sonne pop, (pourquoi pas), mais ce n’est pas assez assumé, on a le cul entre plusieurs chaises. Sur Hold On, j’ai crût que j’étais passé à un album de Simon and Garfunkel, mais remixé avec quelques synthés autour. C’est gentil.