Pas contradictoire
Je suis plutôt indulgent avec la musique de Jean-Michel Jarre pour une raison simple : je n'y connais rien en musique électronique.Cet hommage à Pierre Henry m'a paru sincère. C'est expérimental mais...
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le 1 nov. 2022
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Un boulot de dingue.
Après une première écoute il y a quelques mois lors du live initial à la Maison de la Radio où Jarre avait présenté ce projet, et une deuxième à l'instant en binaural le jour de la sortie du disque, c'est la première impression qui ressort : un boulot de dingue.
JMJ n'a sans doute jamais poussé aussi loin la manipulation des sons, leur architecture, leur agencement les uns par rapport aux autres, y compris dans l'espace - puisque c'est le point fort de cet album concept : travailler la spatialisation du son en faisant exploser les limites de la stéréo par le recours à une technique affolante de dispersion à 360°.
Pour cela, il s'est appuyé notamment sur des échantillons mis à sa disposition par Pierre Henry, pionnier de la musique électronique et électroacoustique, également mentor lointain de Jarre au GRM (Groupement Musical de Recherche) dans ses jeunes années.
Le résultat est une orgie d'écoute pour qui aime les sonorités venues d'ailleurs, mais pas forcément une expérience très aimable de prime abord. On est à mille lieues des mélodies éthérées et planantes d'Oxygène - d'ailleurs, des mélodies, il n'y en a pour ainsi dire pas. Jarre multiplie les séquences, les basses, les ruptures sonores, ajoute ici des incursions vocales plus ou moins triturées, là des rythmiques lourdes ou inattendues (cf. la petite ligne jazzy à la fin d'Animal Genesis).
La palette est luxuriante, poussant beaucoup plus loin les expérimentations récentes d'EöN ou d'Amazonia, dans la lignée desquels Oxymore s'inscrit d'ailleurs complètement, signe que Jean-Michel Jarre traverse, à 74 ans, une période d'innovation d'une cohérence d'autant plus admirable qu'elle se moque d'être appréciable d'un vaste public, voire d'une partie de sa fanbase en quête éternelle des mêmes rengaines faciles.
Une prise de risque à saluer, et un album à réécouter un certain nombre de fois pour en apprécier la richesse rugueuse.
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le 21 oct. 2022
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