Je vais dire quelque chose que je n'aurais jamais pensé dire en introduction d'une de mes chroniques, attention , ça arrive, et ça va jeter un pavé dans la fourmilière, ça va chier des pilums à l'horizontale, bref...
L'album s'ouvre avec une intro de presque deux minutes, AVEC DE LA GUIMBARDE, et c'est ultra cool !
Pour dire vrai, j'ignore si c'est réellement de la guimbarde, mais l'utilisation des instruments traditionnels dans cet album est exemplaire, ne consistant pas en une simple superposition d'un air folk qui sent la naphtaline sur des guitares et une batterie "métal" mais en une réelle complémentarité, qui fait que le "métal" pratiqué par Yasru est inclassable.
Inclassable, déjà par son chant, qui sonne (a mes oreilles d'occidental), plutôt traditionnel, plein de douceur et de feeling, à l'opposé de tous les clichés qu'on pourrait attendre d'un groupe aux guitares distordues, et il est aisé de se laisser porter, tant cela sonne vrai, ne donnant jamais dans la sur-théâtralisation, et bon sang, c'est joli !
La musique de Yasru est fine,facile d'accès, les guitares assez loin dans le mix la plupart du temps, pour laisser la place aux instruments folk, ou apporter la mélodie qui servira de support, Yagmur et son introduction en question réponse étant un exemple parfait, de même que Kara Haber. Le groupe sait également les utiliser pour amener plus de puissance, comme dans les secondes parties de Kilge Kagan'nin Sözü, et de Kara Haber, citée ci-avant.
On a même le droit à de la double grosse caisse, sur Öd Tengri Yasar et Gecenin Türküsü, mais sans en abuser, afin de donner du relief au morceau.
Les guitares du dernier morceau (Gecenin Türküsü) se font heavy, contrastant légèrement avec les morceaux précédents, mais toujours au service de la musicalité, toujours maître mot de l'album, qui explore un répertoire sous un jour nouveau, sans en perdre le sens premier.
En gros, une pépite, de celles qu'on chérit de les avoir découvertes, et qu'on aime à partager, pour l'amour des choses jolies et méconnues à tort.