Il fallait qu'un jour ou l'autre, je revienne sur ce PULSE. Parce que même si j'ai découvert Pink Floyd avec The Wall, c'est véritablement PULSE qui m'a fait aimer ce groupe.
A l'époque, j'avais d'abord vu le film The Wall et j'en étais ressorti épuisé par le spectacle délirant que j'avais vu. A ce moment-là, je n'aimais pas Pink Floyd. Même écouter Another Brick In The Wall m'était impossible tellement ça me rappelait le visionnage douloureux du film.
Et puis j'ai vu que les Floyd avaient fait autre chose, à savoir The Dark Side of The Moon. Je l'ai cherché dans ma médiathèque, sans succès, j'ai juste trouvé un double-disque sur lequel était marqué « PULSE » et « Dark Side of The Moon » à l'arrière. Sur le coup, j'ai vraiment cru que j'avais le bon album, et du coup, je l'ai pris.
Bon, je vous cache pas que j'ai été assez mécontent quand j'ai compris que j'étais face à un concert, et pas à l'album que j'étais venu chercher, mais je m'y suis quand même plongé.
Je m'en souviens encore très bien. Le premier disque, je l'ai écouté un mercredi soir, dans ma chambre d'internat, dans le noir le plus total, et ce fût splendide. Tellement splendide, qu'à un moment, j'ai arrêté de me poser des questions, et une seule pensée traversait mon esprit « je me sens bien ». Jamais une musique ne m'avais fait ressentir autant de bien-être à l'époque. L'écoute de ce premier disque fût à la fois relaxant et spectaculaire. Ça n'avait juste rien à voir avec The Wall.
Le vendredi soir, alors que je rentrais chez moi en car, je me suis impatiemment jeté sur le second disque, et là encore, l'incroyable émotion qui avait transcendé mon âme était décuplée par dix, parce qu'on se le dise, la seconde partie du concert est monumentale.
Là encore, je n'avais pas compris que le groupe y réinterprétai l'entièreté de The Dark Side of the Moon dans ce second disque, et bon sang, la claque.
Et une fois que tout les morceaux du Dark Side sont passés, une fois que l'apothéose qu'est la suite Brain Damage/Eclipse s'achève, il était temps de passer aux choses sérieuses. Les trois derniers morceaux de ce disque, constituent à mon sens ce qui s'est fait de mieux dans l'histoire de la musique.
Wish You Were Here, est simple, mais un morceau tellement beau. A chaque écoute, c'est un vol dans les nuages. Mais surtout, et bien évidemment, Comfortably Numb, et ici, beaucoup de personnes s'accordent à dire que la version de PULSE est la meilleure jamais enregistrée. Et même si j'ai une préférence pour la version du Live 8, la version de PULSE est définitivement la plus spectaculaire. Car il faut aussi voir le concert pour le croire. Les effets de lumières, l'ambiance, tout est fait pour que le solo final interprété par Mr Gilmour soit les quatre minutes les plus monumentales de l'histoire de la musique... et c'est le cas. D'un point de vue technique, le son, la partition, les phrasés improvisés de Gilmour, le clavier doux de Wright, l'énergie de Mason à la batterie, les jeux de lumière, tout dans cette prestation tient du génie, et j'envie ceux qui ont pu assister à un tel show.
Après le grand Comfortably Numb, le concert s'achève par un Run Like Hell survitaminé, chanté par Gilmour et le bassiste remplaçant Guy Pratt qui envoient du lourd. Le concert s'achève, et on finit le cul par terre par un tel show.
Vous remarquerez cependant, que je me suis particulièrement attardé sur les derniers morceaux du concert, car ce sont les moments les plus marquants. Car avec du recul, évidemment qu'il n'y a pas que du bon dans ce concert.
La première fois que je l'ai écouté, j'étais encore totalement étranger à la discographie de Pink Floyd, j’accueillais alors chaque morceau comme une nouveauté. Mais maintenant que je connais assez bien le groupe, il faut bien avouer qu'au niveau des choix des chansons, ça cabotine un peu. Le groupe fait ici le choix d'interpréter en première partie de concert pas mal de morceaux de Division Bell (que j'aime beaucoup). Mais en vérité, deux tiers des morceaux du concert sont tirés soit de Division Bell, soit de Dark Side Of the Moon (puisqu'il est interprété en entier). Laissant ainsi peu de place à d'autres morceaux qui auraient été les bienvenus.
Par exemple, et c'est le cas sur tout les concerts post-Waters, il n'y absolument aucun morceau issu de l'album Animals. Pas de Dogs, pas de Pigs, alors que ces morceaux-là réservent pas mal de surprises en live (tenez, un p'tit lien https://www.youtube.com/watch?v=e5wFmAwpUnw). Et puis évidemment, j'aurai adoré comme tout le monde une interprétation d'Echoes malgré sa longueur. Et aussi, il n'y a qu'un morceau de la période Barrett (Astronomy Domine), et bien que je sois pas fan de cette période, des morceaux comme Arnold Layne ou See Emily Play méritaient leur place dans le concert.
Mais en même temps, le concert dure déjà 2h30, et si on voudrait un concert complet avec tout les morceaux qui méritent une version live, on en aurait pour 4h.
Donc voilà, après avoir écouté PULSE pour la première fois, j'ai retenté l'expérience The Wall, et j'ai fini par l'adorer au point qu'il devienne mon album préféré. Grâce à PULSE, je me suis jeté dans de nouveaux albums du groupe, et aujourd'hui, je suis un fan absolu des Floyd. Alors oui, peut-être que ce concert est imparfait, qu'il aurait pu être mieux, mais en même temps, vu la qualité des performances (on a rarement vu mieux), ajoutez à cela le fait qu'il soit l'album déclic qui m'a fait aimer le groupe, bah ouais, PULSE fait définitivement parti de mes albums préférés pour bien des raisons.
Et puis putain, Comfortably Numb, quel performance !