Les murmures approbateurs générés par ce premier album seraient-ils uniquement conséquents du larsen irisant leurs chansons ? Vulgaire succès critique, assez révélateur d'un certain snobisme indie ? la indie-police, gardienne vigilante du temple, dénonciations et lettres anonymes, bienvenue tous les soirs au 36.15 Lenoir ?, qui confond allègrement indépendance d'esprit et étroitesse du ciboulot. Accordons cependant aux laborieux Radiohead Creep, chanson confondante dans les aboutissements ? l'un des breaks les plus fins de l'année, une mélodie des plus arrache-cœur. Sinon, projet cynique et péteux ( Produire de la musique intelligente que les gens puissent écouter ), lâchement cantonné dans un carcan archiconnu, serré comme un cul de canard. Pas d'échappée ni d'envolée dans ce disque enregistré les pieds dans la boue et le plomb, le terreau idéal pour ces pleutres de sixième division, tout juste bons à avancer au radar dans des empreintes ? Throwing Muses ou Dinosaur Jr ? au moins dix tailles trop grandes pour eux. Signé directement sur une major, ce groupe aurait été accueilli par le mépris (justifié) et les railleries (méritées) des intégristes de la secte grunge-noisy-c'est-du-tout-bon-c'est-dans-le-NME. Insupportable crédibilité ? à la limite de la paranoïa ? des labels indépendants (indépendants de qui ? de quoi ?), qui donne à ce genre de médiocrités basses du front les passe-droits refusés sans autre forme de procès (t es major ? t es pourri) à plus courageux qu'eux ? même U2 prend plus de risques que Radiohead.
Une pauvreté d'inspiration honteusement déguisée en croisière pour la musique indé? et en discours de lutte, que quelques gogos suffisamment aveugles goberont comme les adeptes de Jim Jones avalèrent le cyanure. Ce snobisme du pauvre est triste à mourir.(inrocks)