Pan’s Labyrinth (OST)
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Pan’s Labyrinth (OST)

Bande-originale de Javier Navarrete (2006)

L'arbre creux et moribond, le Pale Man, les fées, le regard sec de Sergi Lopez, le visage rond et juvénile d'Ivana Baquero, le faune et son labyrinthe... Toutes ces figures me reviennent instantanément en mémoire dès les premières notes de Javier Navarrete, sensibles, touchantes et cristallines. Et cette berceuse magnifique et pourtant d'une simplicité désarmante, qui arracherait des larmes à une pierre, qu'elle soit jouée sur des cordes plaintives ou fredonnée par un enfant.


C'est cette enfance qui sera au coeur du score, comme elle est le centre de gravité du film. Celle qui essaie de manière désarmante de se préserver de la menace latente, de la violence du conflit des adultes. Celle qui se raconte des histoires fantastiques et des contes comme vus à travers le prisme déformant de la réalité. Comme pour se protéger et garder intact l'innocence, l'insouciance déjà enfuie.


La musique de Javier Navarrete navigue entre la berceuse rassurante, les notes sautillantes et intriguantes quand elle se pare du mystère du conte de la petite Ofelia ou lorgne vers l'inquiétant quand le magique se cabre et devient menaçant, ou quand la réalité de la cruauté trouve à s'immiscer.


Les notes s'envolent alors comme une plainte ou s'accélèrent en épousant la sensation de danger ou le bruit des bottes de Sergi Lopez. Mais c'est cette berceuse qui s'accroche au coeur, par la douceur de sa mélodie, préservant un peu de cette innocence teintée de mélancolie et de tristesse muette, jusqu'au sacrificiel Pan and the Full Moon dont les choeurs lugubres teintent le final du film.


Javier Navarrete compose ici la musique intime de l'enfance prise dans la tourmente des choses qui la dépassent et sur lesquelles elle n'a aucune emprise. Là où, après s'être battue, il ne lui reste plus qu'à se recroqueviller et à s'agripper à ce qu'elle a de plus précieux : la fraîcheur, l'innocence et la vérité du coeur. Les yeux brulants et rougis, prenant conscience de la précarité du refuge, de l'échappatoire de l'imagination. Et qu'il n'y a plus d'issue. Jusqu'à la délivrance, quand ceux qui nous sont chers nous accueillent et nous ouvrent leurs bras, malgré les larmes.


Behind_the_Mask, dont le coeur saigne.

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le 7 oct. 2015

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