Et ça vaut pour tout le monde.
Vous, parce que vous m’énervez à tous sucer goulûment ce groupe à l’esthétique détestable (situé au même niveau que Jean-François Copé sur l’échelle des têtes à claques).
Moi-même, parce que je me faisais une joie de mépriser (à tort) ce groupe avant même de l’avoir écouté.
Et enfin, Parcels, parce qu’ils ne sont jamais aussi bons que quand ils ferment leur gueule et délaissent les parties vocales de leurs morceaux pour se concentrer sur les instrumentaux.
Allons droit au but : il faut absolument écouter l’incroyable Everyroad, cinquième piste du premier album éponyme de ce joyeux quintet australien, qui justifie à lui-seul une note au-dessus de la moyenne.
On embarque alors à bord de l’appareil de l’équipage Parcels, confortablement installé en première classe, une coupe de champagne dans la main droite, la chevelure d’une hôtesse qui a eu la gentillesse de vous proposer une fellation de bienvenue dans la main gauche, pour ce qui sera une véritable épopée sonore : plus de 8 minutes à couper le souffle à un athlète asthmatique, où les envolées enchanteresses des claviers et les déchaînements des percussions nous guident dans une irrésistible ascension vers la jouissance auditive. Au grand dam des parois buccales à présent retapissées de notre hôtesse de l’air, serviable mais peu alerte.
Non pas que le reste de l’album soit foncièrement mauvais, juste limité. Vous y trouverez votre compte si vous aimez danser sur de l’électro-pop aux rythmiques funk et disco à la Chromeo, ce qui n’est pas mon cas, malgré quelques morceaux plaisants comme l’hyper entraînant Tieduprightnow, ou le planant Closetowhy.
Musicalement, on ressent très clairement l’influence de leurs collègues (pourrait-on dire mécènes à ce stade ?) Daft Punk époque Random Access Memories, ou encore Justice (claviers à la Alakazam! sur Everyroad) et Phoenix (Tape possède des similarités avec Rally). Ce qui n’est pas sans flatter la fibre patriotique qui sommeille en chacun de nous !
Un peu à la manière des tim tams, célèbres gâteaux au chocolat australiens, cet album très radio/family-friendly saura ravir petits et grands malgré ses évidentes limites et répétitions inhérentes au genre. Alors certes, niveau gastronomique, on repassera, mais ça reste diablement efficace. Et c’est bien tout ce qu’on leur demande, à ces têtes à claques.
- En quelques mots : Un paquet de tim tams classic en première classe d'un Paris-Sydney
- Coups de cœur : Everyroad, Closetowhy
- Coups de mou : Bemyself, Credits
- Coups de pute : RAS
- Note finale : 6