Paris by Night 12
Paris by Night 12

Compilation de Various Artists (1991)

Bon ça parlera probablement qu'à très peu de membre de senscritique, c'est à dire les Viêt-Cong ou les moitiés de Viêt-Cong (dont je fais-moi même parti), mais Paris By Night c'est (malheureusement) toute mon enfance et croiser la fiche sur senscritique m'a fait l'effet d'une grosse Madeleine de Proust dans ma gueule.


Hight five de jaune, c'est parti !


Avant de t'enter d'expliquer ce qu'est Paris By Night (rien que d'écrire le nom me donne envie de blaster mon clavier à travers mon écran), je vais tenter de donner un peu de contexte historique et musicale. Avant que le vietnam rentre en guerre en 55 et que le pays se transforment lentement mais surement en surface lunaire jusqu'en 75: le paysage musicale ressemblait en gros à ça:
https://www.youtube.com/watch?v=yvoJdhkxYIs
https://www.youtube.com/watch?v=yvoJdhkxYIs


C’est pas ouf et ça casse même un peu les couilles au bout de 40 minutes pour les plus fragiles d'entre vous, mais voilà c'est traditionnel, c'est comme un handicapé mentale au restaurant, ça fait un peu chier mais on tolère sa présence. Puis comme je le disais en 55 le Vietnam rentre en guerre : Sud vietnam Vs Nord vietnam, puis d'autres bridés se sont rajouter au conflit, bref rien que ça pour le développement culturel c'est pas top.


Et puis c'est là qu'entre en jeux les américains, canardant tout ce qui bouge (ou qui ne bouge pas), avec en fond sonore des morceaux comme Purple Haze, Fortunate Son,500 miles. Au même rythme que leur déploiement ils prennent possession des communications radios et diffusent leurs propres stations underground de musique. Les stations étaient continuellement approvisionnées grâce à l'arrivée des nouvelles troupes apportant avec elle les tout dernier enregistrement provenant du pays. Sans parler du choc culturel et la découverte agressive du genre... Le vietnamien de base rejette toute cette culture musicale en bloque et s'accroche fermement à leur musique traditionnel.


Ensuite vient la période 75-79, après la chute de Saigon, c'est un tsunami de nouille qui s'abat sur les continents européen et américain, je parle ici de l'immigration, l'équivalent d'une rubrique PornHub qui devient soudainement accessible en chair et en os pour les blancs et fatalement les jaunes commencent à se reproduire avec tout ce qui fait plus d'un 1m80 avec au moins 5 zéro au compte en banque ( ma mère c'est un peu précipiter et s'est fourvoyer sur le deuxième critère apparemment, le pire dans tout ça c'est que j'ai pas chopé le mètre 90 de mon père).


"OK OK, COOL STORY BRO, MAIS C'EST QUOI PARIS DE PUTAIN BY NIGHT ?"


Presque dix ans après avoir assimilé la culture occidentale, Thúy Nga ,une petite boite de production bridée située à Paris sort Paris by Night #01, une émission musicale distribué en K7 vidéo, contenant 11 chansons prestées par 8 chanteuses. Jusque-là rien de ouf, c'est plutôt minimaliste, un cadre, des chansons en playback et générique. Résultat de la vidéo ? Moyen bof, les vietnamiens immigrés étant éparpillés et ne formant pas réellement de noyau dur, couplé avec la communication de l'époque, PbN ne fait pas beaucoup de bruit et encore moins de recettes. Thúy Nga ne lâche pas prise et continue de produire PbN 2,3,4,5,6. Mais vient un nouveau problème : les chinois, ces putains de connards de chinois et leurs putains de, je vous laisse deviner...


DE COPIEE, oui, oui ! Avec cette nouvelle vague de copie, Thuy Nga prend un gros coup financier dans la gueule. Mais comme dans tout bon Disney, lorsqu'il n'y a plus d'espoir, un miracle fait surface et ce miracle s’appelle : Giã Biệt Sàigòn. GbS que l'on peut traduire par "Adieu Saigon" est un mélange batard entre clip/docu et surtout lettre d'adieu par Thuy Nga qui se sent vaincue et se sent prête à mettre les clés sous la porte. Mais c'est sans escompter l'effet du clip sur la population ayant immigrée et qui n'a presque plus de nouvelle du pays. Si t’es jaune et que tu veux faire pleurer ta mère, met le volume max et lance la video... Le clip provoque une vague de souvenirs, de larmes et a l'effet d'une bombe émotionnelle au prêt des expatriés, ce qui provoque un énorme succès et permet de relancer la production de PbN.


Au fil du temps, la sauce change et prend une toute nouvelle ampleur : l'émission est filmée en live, il y a des effets sons et lumière, des danseurs aux chorégraphies complexes vient se rajouter à la prestation des chanteurs et les chansons sont entrecoupées par des spectacles et des sketchs. L'émission n'est plus seulement filmée à Paris mais également à Los Angeles, Californie, Houston, Las Vegas et j'en passe.


Au fil des années PbN a permis de remplir un vide culturel et affectif qui s'était créé chez ceux qui avaient quitté Saigon et est devenu très vite synonyme de famille ainsi que de tradition. Pendant les années 90 si vous étiez jaune et que vous alliez rendre visite à un cousin ou à une tante vous pouviez être certain qu'une cassette PbN allait être balancée en fond sonore.


Quand je repense à Paris by night je suis pris à la fois de nostalgie et de frissons, je repense à toutes ces fois où j'étais incapable d'entendre la musique de combat de FF7 dans ma chambre tellement ma mère gueulait comme un chat crevé durant ses sessions Karaokés interminables. Je repense à mes voyages qui m'avaient donné l'impression que le Vietnam s'était figé dans une sorte d'immaturité musicale volontaire dans laquelle elle s'était réfugiées pour panser ses blessures de guerre et tenter d'oublier la misère du quotidien.


Maintenant beaucoup de chose semblent avoir changées et je me réjouis de retourner un jour à Saigon pour observer cette "nouvelle" scène musicale, qu'elle soit metal, electro ou hip hop, qui a su traverser la rigidité d'un communisme trop écrasante que pour se développer. Paris by Night m'aura bien cassé les couilles étant enfant, mais il est indéniable que cette franchise contient un bout de mon ADN culturel et surtout de mon enfance.

Ninalos
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le 10 juil. 2017

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