Bientôt arrivé au milieu de sa carrière, je me rends compte que c'est toujours dans ses ballades, qu'elles soient acoustiques ou synthétiques, romantiques ou nostalgiques, que Christophe se démarque nettement, s'en sort le mieux, d’ « Aline » à la « Dolce Vita » en passant par les « Mots Bleus ». C'est encore le cas sur "Pas vu Pas Pris".
Quoi d'autre en même temps ? Les tentatives d'interprétation « Méchamment Rock'N Roll » du dandy sombrent souvent dans le pastiche, heureusement sauvées par les arrangements. Nous sommes en 1980, le Rock FM a encore de beaux jours devant lui et « Breakfast in America » a été un des gros succès de l'année précédente. On retrouve ce qui fait sa sève dans le son de Pas vu Pas Pris ; synthé Wurlitzer, solos de saxophones et de guitares électriques (Alain Hatot et le vétéran Buzzy Feiten assurent) un peu partout ; en tant que fan de Supertramp, ça me convient, pour les autres, je comprends qu'on peut avoir du mal.
L'écoute m'a donc été agréable en terrain connu, même si comme sous-entendu plus haut, seules les ballades m'ont véritablement marquées, principalement « L'Italie » (faut dire que c'est celle qui sonne le plus Supertramp). « Agitation », « Fou Garou » ou encore « Je M'Vois Beau » font Plastic Bertrand mais Christophe arrive à rendre sa pochette encore plus kitsch que ce qu'on trouve à l'intérieur… Les garants du bon goût de l'époque ont du être perdus avec le bonhomme, jamais les frontières entre Rock et Variété n'ont été si floues.