Musique pour paiens modernes, loin de ce monde
Dans les 80's, avant internet, ado, pour écouter de la musique, il fallait squatter les casques écouteurs des extraits audio à la fnac, ou écumer les médiathèques...c'est donc un peu au hasard que vers 1987 j'ai pioché ce vinyle dans le bac de la biblio près du lycée, à la recherche de musique "extra-terrestre" dans le style de Jarre ou des premiers Vangelis.
Première écoute: aucune mélodie, aucun point d'accroche. Un machin bizarre, mais pas désagréable. Étrange. On remet ça, décontracté, avec une écoute plus attentive: décollage immédiat.
Avec Phaedra, TD a inventé un genre à lui tout seul, parfois appelé "Berlin school" faute de mieux. Une musique organique, surhumaine, hypnotique. Un voyage sur les mers de mercure d'une lointaine planète.
Avant Phaedra, pour évoquer d'autres mondes, on utilisait des cordes en métal, des peaux de mouton et des cuivres. La rupture et le passage à l'électronique (synthés et séquenceurs) déconnecte complètement la musique de toute historicité. Sans être de la musique savante de laboratoire, c'est un langage radicalement nouveau, pourtant issu (chose rare) de la culture populaire.
Il parait (j'étais trop petit, et entre temps, TD était déjà devenu l'icone du mauvais gout 80's) que dans les 70's, la puissance des amplis de TD atteignaient, en concert, une démesure titanesque. Je veux bien le croire et il avaient la aussi plus de 20 ans d'avance sur les sound system des raves des 90's.
Inégalé, fondateur, captivant.