Philippe Katerine fout la banane
La sobriété, l'économie de mots, voilà ce qu'a choisi ce doux dingue de la chanson française actuelle pour ce 10ème album. Certains parleront de foutage de gueule d'autres de génie. Je fais partie de cette seconde catégorie de personnes.
Avec cet album, Katerine nous mène plus loin qu'aucun de ses précédents albums ne nous a amené, dans un monde basé sur le ressenti et les émotions primaires. En prenant le parti d'économiser ses mots, Katerine prend le contre pied "Des créatures". Ici nous sommes dans le minimaliste. "Bla bla bla" en est l'exemple flagrant. Mais qui dit minimalisme au niveau du vocabulaire ne veut pas dire titres faciles et pauvres en talent. La musicalité des morceaux, l'inventivité et le second degré prennent une place majeure dans ce "Philippe Katerine". "Les derniers seront toujours les premiers" reprend bêtement l'alphabet à l'endroit et à l'envers mais essayez de commencer par le Z et vous verrez que nous sommes loin de la facilité.
Philippe Katerine fait ici plus dans l'objet d'art que dans l'album classique. Ne vous attendez pas à rencontrer des morceaux communs, tout est invention et on imagine très bien cette galette dans un musée d'Art Contemporain.