Alors que je sors de l'écoute de quelques disques franco psy...chiants. J'erre ! Désœuvré, en panne de musique et de poésie...Je me décide d'aller traîner mes basques dans la pléthorique et anarchique discographie de Léo Ferré. Évidence. Ce visage ! Voix abîmée ! Relents d'alcools dans les sons ! Haleine suffoqué, suffocante du fumeur invétéré ! Tu cokes Coco ! Vibration garantie ! La douleur à ras l'bonbon ! Hommage d'un anar à un autre ! Comment ai-je pu ignorer cet album ? Les larmes ne sont jamais loin chez Philippe Léotard impérial parleur patenté des textes de Ferré. Il chante aussi sa brisure mâtinée d'une douceur enveloppante. Une autre lumière, un autre éclairage, voilà qui est vivifiant.
La musique ! Accordéon solaire, orage sidéral flippant, violons tziganes lancinants pour "Ainsi que les hommes vivent" et le talk-over te retourne. Aragon ! Les standards s'égrènent pour retrouver cette ambiance grisaille granitique magnifique dans "La mémoire et la mer". On replonge alors dans une rêverie maussade poussé par ces mots qui défilent. Léo...Léotard nous parle du vide et nous y appelle soutenu par cet arrangement musical diaphane. Avec le temps termine ce bel album et on reste songeur...Les images de Ferré, de Léotard se mêlent se confondent puis, doucement se consument.