Le mystérieux groupe de black metal-step (oui, un mélange de black metal et de brostep) revient avec la suite de leur premier album éponyme.
Il aura mis son public à rude épreuve, le poussant à décortiquer des fichiers mp3 énigmatiques pour entrer des codes sur un site internet obscur. S'en est suivi une longue diffusion en direct sur YouTube de l'endroit supposé où l'album que je suis en train de chroniquer, sobrement intitulé II, était enterré. Deux hommes ont donc finalement récupéré ce que nous avons eu entre les mains un mois plus tard.
Ce contexte est plus important que l'on ne pourrait le penser, il participe à la construction du mythe du groupe et donne donc un autre sens à sa musique.
Celle-ci est d'ailleurs plus sombre qu'avant, moins addictive mais peut-être plus travaillée.
Son prédecesseur a permis au groupe de montrer la largeur de sa palette, cet album-ci est une occasion de se recentrer, de proposer quelque chose de plus continu, de plus cohérent.
Cela n'empêche heureusement pas Phuture Doom d'explorer des territoires inconnus, on est par exemple surpris par le saxophone de Great Schism Protocol ou le chant d'Epoch.
Les morceaux au potentiel de tube sont relégués en début d'album (Entity0, Peste Noire qui sort de ce format par sa longueur et son léger manque de progression) pour laisser le champ libre à des pistes plus longues, qui mettent notre curiosité en émoi, en seconde partie d'album.
Tout est donc savament étudié, de l'ordre des titres à leur structure individuelle, pour continuer à répandre le message d'une entité qui se présente aussi comme une secte.
Ceci est rappellé par la piste finale, Excavation, un voyage mystique de quatre minutes trente où on est laissé à la mercie de choeurs lointains, presque fantômatiques, et d'une turbine assourdissante qui occupe le reste de l'espace.
Il est probable que la mythologie Phuture Doom ne s'arrête pas là.
Loin d'avoir le dixième des éléments nécessaires pour décoder l'ensemble de leurs intentions, je ne ressens tout de même aucune frustration.
La satisfaction transmise naturellement par la musique groupée ici suffit à étouffer le milliard de questions qui se bousculent sur l'identité, la nature ou encore le message de Phuture Doom.
Les plus curieux auront tout de même la liberté de creuser dans une mine d'énigmes sur internet d'ici le prochain album.
Avant d'avoir à nouveau un mystère à résoudre pour découvrir III. Espérons.