Attention, cette critique contient du chauvinisme en dose massive. Vous êtes prévenus.
Vous aviez l'habitude du black nordique, enneigé, sépulcral ?
Aorlhac vous attrape, et vous emmène en balade pour vous proposer la poésie des paysages volcaniques de l'Auvergne.
De sa naissance millénaire, dans la lave en fusion ("La colère du Volcan"), aux longues soirées dans des villages bien vides ("Nos hameaux désespérés"), on visite en musique ce petit coin de France, qui paraît d'un coup bien grand.
Poétiques, les textes en français ne versent pas pour autant, dans l'adoration béate, et rendent justice à notre Terre du Milieu, jouant avec la grandeur des espaces, et la petite place des hommes au pieds des Puys ( le p'tit nom de nos volcans, pour ceux qui sont pas du païs) (écoutez "Pierres Brûlées").
Le plus beau : cet album n'est pas un bloc de désespoir sombre comme du basalte. C'est une invitation à endurer, tel Saint-Flour sur son rocher ("Vingt Sièges, Cents Assauts"), le temps et les affronts, à chérir cette richesse du terroir caché entre les monts.
"Au travers de nos cris", joyau de black metal, nous le hurle :
"Contre toute espérance / Il faut toujours espérer."
Fun fact personnel : j'ai découvert l'album 30' avant un oral de géologie sur le Volcanisme dans le Puy-de-Dôme.