Un premier album keupon et détonant !

Ce qu'on peut se sentir con dans des instants de la vie, lorsqu'on réalise qu'on a jamais osé aborder un disque, ici le tout premier album de Pigalle, qui précède celui où loge le fameux "Dans La salle Du Bar Tabac De La Rue Des Martyrs". Mais pourquoi, mais pourquoi, mais pourquoi avoir attendu 2018 pour le découvrir ? Mais pourquoi ne pas avoir chassé ce préjugé à la con que je n'allais pas forcément aimer ce disque ?

Oh qu'il fait un bien fou ! Du début à la fin il fait du bien ! Pigalle, alors un duo dans des effluves punk et rentre-dedans, loin des ambiances plus variées des albums récents, traîne dans des coins des quartiers, des rues grisaillantes de Paris emplies de portraits décrits dans des situations plus ou moins joyeuses, un Paris que le provincial que je suis n'aura jamais connu de cette période.

Tout le disque est dans un rythme rapide, entre une guitare souvent agressive et une boîte à rythme qui reproduit les sons de batterie. Le chant de François Hadji-Hazaro est vif, débitant les mots en urgence comme un jeune fougueux passionné et gouailleur. Le bien punk et folk "J'T'Aime Bien" est la première mandale qu'on se prend dès que les enceintes crachent le morceau, suivi de "Il Boit Du Café" entre couplets ska et refrains keupon. Un son de guitare féroce recouvre les paroles rapides tout justes perceptibles dans "Homosexuel". Et les titres défilent à la manière de petits vents violents mais vivifiants, revigorants, où on peut entendre des sons d'autres instruments de musique qui s'affirmeront plus dans les albums suivants. On en est déjà au morceau rockabilly "La Fille Au Teint Rouge" et c'est déjà fini après la "Brève Rencontre" ... !

Allez, on y retourne !