Contrairement aux 2 albums précédents, dont l’auteur n’était pas content, Pink Moon est d’une grande unité : la mélancolie l’habite de bout en bout mais plus assumée,comme la voix de Nick,plus claire qu’à ses débuts.Et seulement 3 ans pour en arriver là ! Ici, pas d’arrangement ;sa guitare, sa voix, quelques notes de piano sur Pink Moon,c’est tout...Ainsi dépouillée,nue,la musique de Drake est tellement plus authentique, moins facile sans doute...Et alors ?
On ne dira jamais assez l’inventivité guitaristique de Nick,mélodique et rythmique, la façon qu’il a de la faire sonner pour qu’elle s’accorde à sa voix(Road), ses lignes de basses obsédantes (Which Will)que N.Young a peut-être écoutées (My,my,hey hey),ses audaces dans Horn: résonance et silence,un son qui naît et s’éteint,comme le souffle de la vie.Quel chanteur -guitariste a osé créer un tel morceau,purement instrumental, où il n’est plus besoin de mots quand tout est dit ??
Puis cette voix un peu voilée, portée par la guitare, qui s’élève, simplement. (Things behind the sun). Dites-moi pourquoi lentement, mes yeux se voilent aussi ? Tout le blues, qu’il connaît( Know blues)est là, à peine chanté, plutôt une plainte,soutenue par un riff de blues .Qui peut faire tant avec si peu ? Nick Drake, quand il part à la rencontre de lui-même.
Seul.Comme toujours....