Plagueboys
7.1
Plagueboys

Album de Grave Pleasures (2023)

La Distance entre Nous est une Montagne à gravir !

Je pars bosser, 7H30 pétante, la playlist s’est arrêtée la veille sur Plagueboys, le dernier album des Finlandais obscures et romantiques de Grave Pleasures, il m’a semblé bon de partir sur cet album, étant donné la sympathie absolue de la pochette et du seul morceau alors écouté.


Je ne connaissais pas ce groupe précédemment appelé Beastmilk (lait d’animal) avant la fuite du guitariste et membre fondateur Johan Snell.

Lorsque je fouille le web j’ai peu de retenue quant au fait de me plonger sur une pochette qui me plaît vraiment beaucoup. Dans la réalité, la pulsion capitaliste qui m’anime est difficile à contrôler, je jette en plus un oeil au label pour savoir si le coup de poker basé sur un visuel vaut un peu la peine d’être dépensé au risque d’une grande déception… au pire ça servira toujours à garnir un mur. Je suis tombé sur cette délicieuse couverture en parcourant un top d’une centaine d’album « metal » sorti cette année et l'an dernier.


Nombreux éléments ici entraient en ligne de compte, puisque c’est Century Media qui faisait office de catapulte médiatique. Célèbre label allemand de la fin des 80’s et issu de la société forcément patriarcale qu’est SONY MUSIC (pardon j’ai vu Barbie je suis devenu possédé par Mattel, qui au passage nous aura donc pondu le meilleur titre Heavy Glam Metal Rock de Merde des 10 dernières années avec la chanson imbuvable mais tellement addictive de Ken… on aurait dit une prestation de Queen se faisant enfiler par Kiss pendant l’Eurovision 2028 !) Voilà de quoi résumer les inquiétudes quant à Century Media, puisqu’ils peuvent autant sortir du Wiegedood que du Arch Enemy tout éclaté qui nous pousserait au souhait de nous perforer les tympans !

Pour le coup tout ceci semble être un bon résumé de l’impression laissée par ce bon moment passé en compagnie de Grave Pleasures, laissant néanmoins passer quelques trains du mauvais goût, enrichissant ainsi mon regard hébété de bovin qui ne pu empêcher un rictus nerveux à l’écoute de certains passage.


Commençons par un point essentiel, celui de l’anglais ! L’avantage d’écouter de la pop anglaise pour un péquenaud moyen (condescendance gratuite sur les 20 prochaines phrases, c’est cadeau) c’est qu’il peut se prélasser sur de la musique sans trop se sentir dépassé par la médiocrité de certains textes… après tu me diras que le péquenaud moyen écoute forcément de la daube française et que par conséquent comprendre un « Sur ma route ouii, je n'compte plus les soucis » en anglais ne lui gâcherait pas l’écoute… ok… alors partons du principe que le péquenaud moyen que je suis a bon goût ! Et bien dans ce cas l’avantage/inconvénient d’avoir un chanteur non anglais… pire, un chanteur issu d’une langue Ouralienne qui chante en Anglais, c’est que tu comprends absolument tout ce qui est dit ! Et que par conséquent je suis passé par de bien jolis passages apaisant sauvagement ma soif de meurtre à l’arrière d’une voiture dépourvue d’un L et circulant pourtant avec la nonchalance de Mr Bean en mini ! Je cite:

« Ghosts of the moment as we're frozen in time

The distance between us had a mountain to climb

Living together but starting to fragment

Where are we now that our youth has all been spent? »

Bon ok c’est super mignon, choupi tout ça… mais "La Distance entre Nous est une Montagne à gravir", c’était sans me rappeler le « ce n’est pas un mur qu’il y a entre nous, mais une Bibliothèque » sorti de la bouche de l’hautaine intellectuelle piégée dans la palme d’or « MON KET ! » assise sur un banc à côté du dragueur lourdingue et bête incarné par notre L'embrouille national !


Pour rester dans l’anglais, dont je suis toujours un piètre représentant, il y a cette manie qu’ont certaines personnes à EXPIRER SOUFFLER leur patate chaude calée dans leur gorge à bouche déployée comme s’il leur fallait un deuxième thorax pour expulser leur voix le plus grandement possible dans un anglais le plus épluché ! Tu vois Andy Bernard dans The Office Us quand il chante… Ou les chanteurs précités de Editors ou Suede ? Y’a un peu de ça par moment ! Et ça laisse présager le pire !

Du coup avec deux wagons de ce genre sur le passage à niveau du farfelu… tout en sachant déjà que le groupe se revendique comme étant du Death Rock ou du Goth Rock, alors que ça m’a l’air d’être du gentil Post-Punk tinté de New Wave… j’ai du mal à ne pas associer à ces quelques moment d’ironie un trait de caractère cliché d’un chanteur en mal de reconnaissance et à l’égo gonflé d’un blouson de cuir qu’il tend à porter pour sauver une éternelle jeunesse qui commence à lui passer sous le nez !


Bingo, après vérification, c’est tout pile le profil du vieux jeune chanteur de New Wave qui se tape sur la scène cachée à la kermesse du village de Moncul pour faire 3 covers puis qui se la joue méga star en backstage à réclamer de la cocaine qu’il ne digère plus depuis bien longtemps et arborant fièrement son pass VIP qui ne donne accès à rien, au format A6 plastifié qu’il a fièrement accroché à sa ceinture de cuire, trainant ainsi au bar à cocktail de la kermesse de Moncul avec son carton qui pendouille juste à côté de sa vieille bite !


Pardon je m’emballe, tout ça pour des vocalises un peu trop malhonnêtes et une phrase débile que j’aurais adoré entendre en Français dans un bon vieux Indochine assumé du genre « La Chevauchée des Champs De Blé » ou soit un de mes morceaux préféré de l’univers !

Si certes on est plus proche de l’Eurovision que d’une cave de Bristol, impossible de ne pas garder en tête Lead Balloons. Difficile de résister aussi à cette guitare teintée d’une telle reverb qu’on en viendrait à conspirer sur la cause des séismes. Je suis carrément friand de ces mélodies transperçantes et simples qui te pénètrent le cerveau pour vibrer dedans.

Une lead guitare new wave sans reverb c’est comme bouffer sans assaisonnement, range bien ta merde pouilleuse, je n’en veux po ! La reverb comme l’assaisonnement ou la marinade sert à masquer un éventuel manque absolu de savoir ! Tout le monde peut jouer sous reverb ! Tout le monde peut faire une marinade !

Entre temps depuis Lead Balloons, Imminent Collapse s’est relancée, putain elle aussi va rester en tête bordel !


Ça y est j’en suis à 3 écoutes de l’album, c’est vraiment jouissif, ça reste en tête, ça vieillira jamais mal vu que c’est déjà super kitsch !


Putain de merde voilà Society Of Spectres… écoute ça bordel le clavier en intro ! On se croirait dans le générique d’un policier 80’s de série B ! Puis l’explosion de chant super exagérée envoutée par l’explosion des grosses guitares rythmiques, avec un frappé binaire en double croche sur le Hi-Hat et un seul kick de merde sur tous les temps pour que tu danses comme un teubé, je craque !

C’est sans parler du final « Tears On The Camera Lens » qui contient notamment cette histoire de montagne, qui va juste t’emmener dans une divinité jouissive te poussant à relancer l’album aussitôt, tant l’ambivalence musicale proposée te jette dans toutes les émotions ! Puis les paroles sont vraiment loin d’être nazes, j’ai d’ailleurs absolument rien pigé à part la phrase en exergue…

En attendant l’addiction est en place. GO !

XavierLe
7
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le 29 sept. 2023

Critique lue 2 fois

XavierLe

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